Vie rurale 9 septembre 2014

Un statut professionnel pour les agriculteurs urbains

2668e61f63961a36f48c46c967f583e9

L’Union des producteurs agricoles (UPA) souhaite que le soutien offert aux fermes urbaines commerciales soit équitable par rapport à celui qui est accordé aux producteurs établis en milieu rural.

Dans un mémoire déposé à l’Office de consultation publique de Montréal dans le cadre d’une consultation sur l’agriculture urbaine, l’UPA propose que ces entreprises bénéficient du statut de producteurs agricoles. « Elles doivent avoir accès aux mêmes services, aux mêmes avantages et aux mêmes programmes de soutien du MAPAQ que les agriculteurs ruraux », croit le deuxième vice-président de l’Union, Denis Bilodeau.

« Nous percevons dans le mouvement d’agriculture urbaine, et même dans le choix du mot « agriculture », une forme de reconnaissance et d’appui à la profession agricole », souligne-t-on dans le mémoire. Pour le moment, seules Les Fermes Lufa, une des plus grandes serres commerciales du monde installées sur un toit, profitent de ce statut. « Je pense qu’à l’avenir, il y a des possibilités que d’autres entreprises puissent atteindre un niveau de production assez élevé pour bénéficier du statut », estime Denis Bilodeau, qui est allé présenter le mémoire à l’Office. Il soutient que les producteurs urbains doivent cependant être soumis aux mêmes exigences en matière de salubrité et d’environnement que les entreprises rurales.

Risques de l’élevage

L’UPA met en garde les citadins devant l’engouement pour l’élevage urbain de petits animaux (lapins, volailles, abeilles, etc.). Selon elle, toute personne qui désire faire de l’élevage doit se conformer aux règlements municipaux afin d’éviter des problèmes d’insalubrité et de santé publique. « À Montréal, ça prendra des modifications réglementaires et des permis spéciaux pour ceux qui veulent faire de l’élevage », note le deuxième vice-président, qui s’inquiète tout autant pour le bien-être animal que pour la santé publique et le bon voisinage.

Dans le court mémoire, l’UPA s’interroge sur les connaissances des éleveurs urbains quant aux besoins spécifiques des animaux de la ferme. Denis Bilodeau suppose toutefois que de tels projets sont possibles si les villes s’assurent que le développement se fait dans les règles de l’art. « Que ce soit de l’agriculture maraîchère ou de l’élevage de petits animaux, il va falloir que les gens s’informent quant aux bonnes pratiques agricoles. »

Le bon côté de la médaille

Dans son mémoire, l’Union ne cache pas son enthousiasme face à l’agriculture en ville qui, selon elle, s’inscrit en complémentarité aux productions « traditionnelles ». « Si les consommateurs montréalais s’intéressent davantage aux pratiques agricoles, ce sera plus facile de protéger les zones vertes entourant la ville », espère M. Bilodeau. D’après lui, la Ville de Montréal a bien reçu les propositions de l’UPA. Cette dernière a d’ailleurs offert son expertise et sa collaboration aux différents projets qui pourraient découler de la consultation.