Vie rurale 19 décembre 2014

Le développement local est en péril

La moitié seulement des 120 centres locaux de développement (CLD) risquent de demeurer en place après 2015.

 

« On ne se fera pas de cachette : c’est tout le développement local qui est en péril, a signalé la directrice générale de l’Association des CLD du Québec, Suzie Loubier, le 10 décembre dernier. Car on donne des responsabilités supplémentaires aux MRC [municipalités régionales de comté] sans l’argent qui devrait les accompagner. »

« Il est difficile de savoir combien de CLD vont rester en place, mais on croit qu’il en restera entre 50 et 60, a avancé Mme Loubier. Mais ça peut évoluer. » Il est probable que les CLD continuent leur travail jusqu’en février 2015, date prévue de l’adoption du projet de loi 28 qui vise le retour du Québec à l’équilibre budgétaire en 2015-2016. « Car la loi qui crée les CLD n’a pas été abolie et les MRC n’ont pas la compétence pour effectuer des prêts ou accorder des subventions aux entreprises », a-t-elle expliqué.

Certains employés des CLD ont toutefois déjà reçu leur avis de mise à pied; d’autres vont le recevoir d’ici le 31 décembre et d’autres un peu plus tard, a-t-elle reconnu.

Tirage de couverte

L’impact du choix du gouvernement va affecter surtout les régions, car les grandes villes comme Québec et Montréal ont déjà plusieurs structures de développement économique en place. « On risque de revenir 20 ans en arrière, à une politique du chacun pour soi, craint Mme Loubier. La vision du développement implantée par les CLD à l’échelle des MRC risque d’être remplacée par du tirage de couverte où les grandes villes et les villes-centres vont l’emporter sur les petites municipalités », a expliqué la directrice générale. Surtout que les MRC, mandatées pour développer leur territoire, devront composer avec des enveloppes réduites.