Politique 4 décembre 2014

Ruralité : la liquidation se poursuit

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Le gouvernement Couillard poursuit la liquidation des outils de développement de la ruralité et s’en prend maintenant aux agents de développement ruraux.

À partir du 31 mars 2015, les municipalités régionales de comté (MRC) ne seront plus obligées de consacrer la totalité des sommes prévues dans la PNR aux 139 agents de développement rural en place et elles pourront modifier leur mandat. Pour la présidente de Solidarité rurale du Québec, Claire Bolduc, ces agents sont des catalyseurs d’énergies et d’idées pour développer les milieux ruraux.

Pour Mme Bolduc, « c’est la fin de la PNR. Car l’argent ne fait pas les politiques gouvernementales, rappelle-t-elle. Ce qui fait une politique, c’est l’objectif qu’elle poursuit, et surtout, l’encadrement et le support qu’elle apporte aux milieux pour atteindre cet objectif. Dans le contexte budgétaire actuel, au moment où les MRC doivent déjà composer avec le tiers de leur enveloppe habituelle, on voit mal comment elles pourront continuer à faire vivre la PNR. »

Pour la présidente Bolduc, « le saccage des outils du développement rural auquel on assiste fait revenir le Québec au moins 25 ans en arrière, avant la tenue des États généraux du monde rural du Québec. Ce qui est clair, c’est qu’on est en train de priver la société de ses forces vives et de sacrifier la démocratie locale », a-t-elle signalé à la Terre.

Dès 2016, les sommes allouées aux agents de développement rural, ainsi que les pactes ruraux, seront intégrés au Fonds de développement des territoires, doté d’un budget de 100 M$, et les élus municipaux pourront en disposer selon leurs priorités. Pour Mme Bolduc, « les enjeux spécifiques de la ruralité risquent d’être énormément dilués » dans cet ensemble.

Chose certaine, on est loin du lancement en grande pompe de la PNR en décembre 2013, au salon rouge de l’Assemblée nationale. La première ministre Pauline Marois avait alors annoncé un renouvellement de la PNR sur 10 ans, avec un budget de 470 M$, un geste vu comme un pas vers la décentralisation.