Politique 3 septembre 2014

« Le Québec n’est pas le Colorado… » – Pauline Marois

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Un gouvernement Marois ne suivrait pas la même voie que le Colorado, qui a légalisé la vente de marijuana pour enrichir ses coffres.

« Ce n’est pas le Colorado ici », a laissé tomber la chef péquiste à une question posée par un journaliste, aujourd’hui, lors d’un point de presse, au terme de sa rencontre avec les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

Tout juste avant elle, le président général de l’UPA, Marcel Groleau, s’était dit « ouvert à toute autre production », faisant allusion à la lucrative culture de plants de pot dans l’État américain. Le Colorado, précisons-le, doit récupérer 280 M$ avec sa taxe d’accise sur la marijuana. Serait-ce une voie envisageable pour renflouer les coffres de l’État?, a demandé un journaliste à la première ministre.

« C’est pas au programme », a répondu Pauline Marois.Marcel Groleau a provoqué les rires dans la salle en répliquant : « Nous, on est ouvert à toute autre production! C’est sérieux. Si c’est encadré, et je n’ai pas à en juger, si on décidait de la légaliser, les producteurs sont capables d’en produire; il s’en produit déjà sur nos terres. »

Aliments du Québec et les terres

Au cours de ce point de presse où les sujets agricoles ont été longuement abordés, Pauline Marois a parlé d’accaparement des terres et de l’importance de faire une place à la relève.

« Il n’y a pas de solutions faciles, mais il y a des balises qu’il faut mettre pour favoriser l’accès aux terres. Il faut trouver le bon moyen, peut-être avec des mesures fiscales », a-t-elle expliqué. La première ministre a répondu brièvement à deux questions posées par la Terre sur la financiarisation des terres par des firmes telles que Pangea, de l’homme d’affaires Charles Sirois, et sur les réductions de 40 % des budgets alloués à Aliments du Québec pour la promotion des produits locaux.

Sur cette dernière question, elle n’a pas semblé y voir de contradictions avec l’essence même de sa politique de souveraineté alimentaire lancée il y a bientôt un an dans Charlevoix.

Khadir : protéger nos terres.

De son côté, le chef de Québec solidaire, Amir Khadir, a insisté sur l’importance de « protéger nos terres ».« Il faut les protéger contre l’accaparement par des investisseurs qui le font dans un but spéculatif, plutôt que de les rendre plus productives, a-t-il déclaré dans un point de presse. Il faut qu’il y ait une volonté. Ce n’est pas juste un problème qui concerne Charles Sirois, l’un des fondateurs de la CAQ [Coalition Avenir Québec]. C’est vraiment un problème de société à long terme. » Il a ajouté : « S’il y a une volonté réelle d’assurer la souveraineté alimentaire du Québec, on ne peut se permettre que les terres agricoles deviennent un produit de spéculation boursière et financière pour les banques. Il faut dès maintenant le reconnaître. »

Il déplore le fait que le gouvernement n’en fait pas suffisamment pour trouver des solutions. « L’ennui, c’est que ça ne bouge pas assez, a-t-il dit. Il préfère investir dans le pétrole ou dans une cimenterie. Il n’y a pas assez de soutien pour assurer la relève. »