Politique 5 septembre 2014

Le Parlement européen aspergé de lait

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Texte et vidéo – Plus de 2000 producteurs de lait européens, équipés de 800 tracteurs, ont envahi les rues de Bruxelles.

Depuis deux jours, ils campent devant le Parlement européen afin de réclamer un prix équitable pour leur lait.

Munis de boyaux à incendie, ils ont aspergé le Parlement européen avec 15 000 litres de lait, l’équivalent de la production quotidienne d’une ferme moyenne, afin d’éteindre de façon symbolique le feu qui ravage les marchés laitiers.

« La surproduction actuelle met le feu aux marchés laitiers en Europe et exerce une forte pression à la baisse sur les prix, a fait valoir le président de l’European Milk Board, Romuald Schaber. Depuis longtemps, les prix du lait sont inférieurs aux coûts de production, ce qui a poussé des milliers de producteurs à abandonner leurs fermes. »

D’après l’EMB, 150 000 exploitations ont fermé leurs portes en Europe, dont 3000 en Belgique, au cours des dernières années. Les manifestants ont réclamé des mesures adéquates afin d’éteindre ce feu.

« L’avenir de la production laitière ne peut être assuré que grâce à une régulation flexible de l’offre, par le biais d’une agence de surveillance européenne pour le marché laitier », a signalé le président Schaber.

Les manifestants venaient de 14 pays dont la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, mais aussi de la Pologne, d’Espagne et du Danemark.

Président de la Commission agriculture et développement rural du Parlement européen, Paolo De Castro s’est finalement présenté devant les manifestants aujourd’hui. « Travaillons ensemble au lieu de nous affronter, car nos intérêts sont communs, a-t-il déclaré. Nous avons vu les litres de lait déversés sur nos vitres. Ce n’est pas une chose positive. »

Défenseur d’une agence de surveillance des prix du lait, M. De Castro a admis que « le prix du lait est bas et que vos coûts de production sont élevés, mais ne vous laissez pas instrumentaliser ».

Le président de l’EMB, Romuald Schaber, a répliqué en avoir assez des belles paroles servies depuis trois ans. S’ils n’obtiennent pas de réponses d’ici le printemps 2013, les producteurs de lait menacent de revenir à Bruxelles.

« La prochaine fois que vous devrez nettoyer vos vitres, ce sera de l’intérieur, M. De Castro », a-t-il conclu, sous un tonnerre d’applaudissements.