Élevage 22 octobre 2014

Hausse du quota laitier sur fond de rareté aiguë

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Les producteurs de lait du Québec ont eu la bonne nouvelle, au début d’octobre, de pouvoir produire plus de lait sans devoir acheter de quota.

20 octobre 2014
par Jean-Charles Gagné – Élevage

Ils vont bénéficier d’une hausse de quota non négociable de 3 % à compter du 1er décembre 2014. La demande pour le lait de transformation est en effet en hausse dans les provinces de l’est du Canada. « Le beurre affiche une augmentation de consommation de près de 5 % depuis plusieurs mois, alors que les inventaires sont bas », a conclu le comité sur le quota des cinq provinces qui mettent en commun tout leur lait (P-5). Cette majoration porte ce type de quota à 12,5 %.

Annulations

Cette hausse constitue une véritable bouffée d’air frais dans le contexte actuel de rareté de quota. En effet, il n’y a pas eu de vente par l’entremise du Système centralisé de vente de quota (SCVQ) en octobre. C’est la quatrième fois que cette situation se produit en 2014. Les ventes sont annulées parce que les quantités de quota offertes ne permettent pas d’accorder au moins une tranche de 0,1 kg de matière grasse par jour à chaque acheteur. En octobre, 2 180 producteurs voulaient obtenir du quota, alors que seulement 202,9 kg de quota étaient disponibles. Il faut remonter aux années 2000-2001 pour observer d’autres annulations.

D’autres provinces ont aussi connu des annulations de vente de quota, la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique notamment. Mais l’Ontario, l’Alberta et le Manitoba n’ont pas vécu de tels épisodes. « Il y a eu un échange de quota chaque mois en Ontario, bien que les quantités varient », a confirmé Ron Versteeg, producteur dans cette province. Les quantités échangées ont oscillé de 190 kg à 540 kg en 2014, mais il n’y a pas eu d’annulation. Comme au Québec, le nombre de départs a considérablement chuté en Ontario, à environ 1,5 % au cours des trois dernières années. Ces retraits de la production constituent la principale source d’approvisionnement en quota pour les ventes centralisées à P-5.

Rappelons que l’assemblée générale d’avril 2014 a statué que les producteurs qui bénéficient d’un prêt de quota pourront reporter au mois suivant le remboursement requis sur ce prêt si les transactions sur le SCVQ sont annulées et s’ils y ont fait une offre d’achat d’une quantité au moins équivalente.

Jours additionnels

Le nombre de jours additionnels accordés aux fermes laitières afin de contrer la saisonnalité de la production va passer de 11 à 10 en 2015. L’effet de la saisonnalité a considérablement diminué au cours des dernières années, a constaté le comité sur le quota de P-5. En pratique, la journée additionnelle de juillet va disparaître. Les producteurs pourront donc profiter de deux jours de production de plus en août, de trois en septembre et en octobre, et de deux en novembre.

Les fermes laitières certifiées biologiques auront droit à huit journées additionnelles de production réparties entre les mois de décembre 2014 ainsi que de janvier, février et mars 2015. Ils contribueront ainsi à combler les besoins du marché bio en Ontario, où le nombre de producteurs certifiés est en baisse.