Actualités 1 octobre 2014

Une récolte de tous les records s’annonce aux États-Unis

e9ca1c2a2167be980717e8991a19d369

Les producteurs de grain québécois qui observent une décroissance des prix depuis quelques mois espéraient intensément que la récolte américaine ne soit pas trop élevée, histoire de redresser les prix.

Malheureusement, ce ne sera pas le cas. Au contraire! Le 11 septembre dernier, le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a annoncé que la récolte américaine en sera une de tous les records. Dans le maïs, le rendement moyen anticipé atteint 10,77 tonnes à l’hectare, pour une récolte totale de 66 millions de tonnes! Par le fait même, les prévisions de stocks de maïs se voient gonflées à leur plus haut niveau en 10 ans. Scénario semblable dans le soya où le rendement moyen des producteurs américains devrait atteindre un peu plus de trois tonnes à l’hectare, pour une récolte record de 106,5 millions de tonnes, gonflant également les stocks.

Et les prix?

Le département américain nuance ses estimations en soulignant que dans le cas du maïs, les récoltes de la Chine et de l’Ukraine seraient à la baisse. Mais les marchés ont réagi négativement en plongeant à nouveau les prix offerts. Comment se dessinent les prochains jours? « En un mot : baissier », affirme d’emblée Ramzy Yelda, analyste principal des marchés à la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec. « Les stocks augmentent partout, autant dans le maïs que dans le soya. La vraie question : a-t-on atteint le creux du marché, sinon quand l’atteindrons-nous et à quel niveau? » pointe l’analyste, qui mentionne certaines rumeurs de prix sous les 140 $ la tonne. Et aux producteurs qui espèrent une remontée des prix pour la récolte, M. Yelda rappelle que dans un marché fondamentalement baissier, le temps joue en faveur des acheteurs… « Les prochaines semaines seront décisives et pourraient être particulièrement désagréables, considérant les raz-de-marée de grains qui arriveront des États-Unis », s’inquiète-t-il.

En terminant, mentionnons que le prix présentement offert aux producteurs québécois est haussé par une base particulièrement élevée. Et pour une première fois au Québec, les récoltes de soya pourraient être plus volumineuses que celles du maïs. Des importations de maïs seront à prévoir et, selon plusieurs experts, si les volumes importés se révèlent élevés, la base pourrait s’effondrer en hiver…