Actualités 1 octobre 2014

Poursuite de plus de 400 M$ contre les fabricants de pesticides

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Des apiculteurs de l’Ontario entament un recours collectif de plus de 400 M$ contre les fabricants de pesticides de la famille des néonicotinoïdes.

Ces pesticides, dits systémiques, s’attaquent au système nerveux des insectes ravageurs. Ils sont particulièrement utilisés dans les traitements de semences de grandes cultures. D’un côté, plusieurs études ont démontré les effets néfastes de ces produits sur les insectes pollinisateurs. De l’autre, des analyses sont arrivées aux conclusions contraires.

Au Canada, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) reconnaît que « la poussière libérée durant la plantation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes peut nuire aux abeilles domestiques et autres pollinisateurs ». Pour la saison de semis de 2014, elle a imposé le recours à l’agent de fluidité de Bayer CropScience pour favoriser la réduction de la poussière produite par les semences.

Devant les tribunaux

Le 2 septembre, Sun Parlor Honey et Munro Honey, deux entreprises apicoles de l’Ontario, ont intenté un recours collectif de plus de 400 M$ contre Bayer CropScience et Syngenta. Elles allèguent que ces deux fabricants « ont été négligents dans la fabrication, la vente et la distribution des néonicotinoïdes en Ontario, ce qui a causé aux apiculteurs des dommages importants ». Ces pertes incluent notamment des abeilles mortes ou affaiblies, des reines et des colonies non productives et une diminution de la production de miel. Le recours collectif s’adresse à tous les apiculteurs canadiens.

Bien que l’Association des apiculteurs de l’Ontario ne soit pas directement impliquée dans la poursuite, elle « soutient tous les efforts qui pourraient aider les apiculteurs à regagner les pertes causées par un usage abusif des néonicotinoïdes », a déclaré son vice-président, Tibor Szabo.

Dans la Belle Province, la Fédération des apiculteurs du Québec prône l’élimination des usages non justifiés des traitements de semences d’un point de vue agronomique. « La pratique actuelle la plus répandue consiste en un usage universel à caractère préventif des traitements de semences; il est urgent de migrer vers une approche respectant la philosophie de la lutte intégrée aux ravageurs », a-t-elle fait valoir à l’ARLA.

Pour leur part, les fabricants défendent leurs produits. Tant Syngenta que Bayer CropScience affirment que leurs pesticides n’ont aucun effet néfaste sur les abeilles lorsqu’ils sont employés selon leurs recommandations.