Alimentation 26 août 2014

Qui dit été, dit marché public

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Que ce soit pour sortir en famille, valoriser l’économie locale, parler aux producteurs ou tout simplement pour faire changement de l’épicerie, le marché public est l’activité de l’été. Un concept qui plaît de plus en plus aux fines bouches québécoises et auquel les producteurs locaux veulent participer.

Marchés publics en expansion

Le marché public représente un choix intéressant qui connaît un réel engouement au Québec. « Le marché est de plus en plus populaire à Granby et il se développe au Québec », explique la productrice de canard et d’oies au Marché public de Granby et région et copropriétaire de la ferme Rusé comme un canard, Fernande Ouellet. Son marché s’est agrandi (pour sa 7e édition, il est passé à 15 exposants), celui de Drummondville s’est payé une cure de rajeunissement de 336 000 $ afin de reconfigurer son espace intérieur, celui de Yamachiche a recruté 30 nouveaux marchands et même Lac-Mégantic a retrouvé son marché public. Selon une étude commandée par l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ) en 2011, les deux tiers des gestionnaires estiment que leur marché connaît une hausse de l’achalandage depuis les dernières années.

Ambiance propice aux échanges

Ce que Mme Ouellet préfère le samedi matin à Granby, c’est d’avoir la possibilité de converser avec ses clients dans une ambiance spéciale. Une ambiance tellement particulière que les épiceries tentent de la recréer, par exemple en faisant goûter certains produits aux clients dans les allées. Mais l’expérience client n’y sera jamais la même qu’au marché, entre autres grâce aux échanges fructueux qu’on peut y faire. Toujours selon l’étude de l’AMPQ, sur 1 200 personnes interrogées, 53,7 % viennent au marché par plaisir. C’est qu’en éliminant les intermédiaires, le producteur détient un certain pouvoir : celui d’expliquer à la clientèle la qualité des produits qu’il vend et, en quelque sorte, d’en justifier le prix. Cela lui permet également d’échanger des recettes et des trucs de cuisson, de souligner la fraîcheur des aliments (cueillis ou fabriqués la veille), etc. Le client apprend, de la bouche de celui qui a fait pousser sa nourriture, d’où elle provient. On parle de traçabilité pour le consommateur et de développement d’une clientèle de base pour le producteur.

Plus de profits

« Être présent au marché public représente une charge de travail supplémentaire pour les producteurs. Il faut se déplacer, monter le stand quand on n’est pas permanent, etc., mais le jeu en vaut très certainement la chandelle », explique Mme Ouellet. Selon elle, le consommateur paye ses aliments le même prix à l’épicerie qu’au marché. C’est le producteur qui voit la différence, car sa marge de profits augmente lorsqu’il vend directement au client. « C’est certain que le type de clientèle qui vient au marché n’est pas celle du panier le moins cher, mais bien celle qui est consciente de l’importance de savoir ce qu’elle mange et qui décide de valoriser l’économie locale », conclut Mme Ouellet.