Alimentation 27 août 2014

Cidre de glace : le pressage hors ferme aussi proposé

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Le gouvernement du Québec propose finalement une nouvelle réglementation qui permet de fabriquer du cidre de glace avec des pommes pressées hors de la ferme.

Le projet de modification du Règlement sur le cidre et les autres boissons alcooliques à base de pommes, publié le 7 mars, prévoit toutefois une distinction entre les détenteurs d’un permis artisanal et ceux qui
disposent d’un permis de fabricant. Ces derniers pourraient désormais produire du cidre de glace en faisant exécuter le pressage à forfait au Québec. Ceux qui ne possèdent qu’un permis artisanal devront continuer d’effectuer tout le pressage à la ferme comme le prévoit le règlement déjà en vigueur pour l’ensemble des producteurs. Rappelons qu’une différence importante entre les deux types de permis est que le producteur artisanal doit produire ses pommes, tandis que le fabricant peut en acheter 50 % d’autres vergers.

Cette question du pressage divise profondément les cidriculteurs. D’un côté, deux importants producteurs (La Face cachée de la pomme et le Domaine Pinnacle) souhaitent depuis quelques années pouvoir utiliser le pressage à forfait afin d’économiser en coûts de pressage en louant des installations industrielles dans leur région. Ces deux producteurs ont formé l’Association des producteurs de cidre de glace. D’un autre côté, 46 des 48 membres des Cidriculteurs artisans du Québec (CAQ) disent depuis le début qu’ils s’opposent au pressage à forfait. « Le ministère vient de se tirer dans le pied », a commenté Jacques Paradis, nouveau président des CAQ depuis l’assemblée annuelle du 13 mars. M.Paradis s’oppose vivement à la proposition du gouvernement, qui crée, selon lui, deux appellations.
« Comment le consommateur va-t-il se retrouver? » s’interroge M. Paradis, qui pense qu’il faudrait des années de marketing pour introduire une nouvelle distinction auprès des amateurs de cidre de glace.

Jacques Paradis, propriétaire du Domaine Orléans, à Saint-Pierre, sur l’île d’Orléans, questionne également la possibilité d’introduire une indication géographique protégée (IGP) pour le cidre de glace du Québec. Selon le président de la CAQ, et membre du comité d’appellation, les autorités refusaient d’entériner le cahier des charges étant donné le débat en cours entre les cidriculteurs.

M.Paradis tient à ce que le cahier des charges de la future IGP conserve l’exigence du pressage à la ferme, mais l’appellation viendrait alors en contradiction avec le projet de règlement actuel.