Alimentation 27 août 2014

Sécurité alimentaire : la FCA se fait critique…

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La Fédération canadienne de l’agriculture ne croit pas que la solution passe par les petites fermes locales.

FCA, Ron Bonnett, sécurité alimentaire

La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) partage l’avis du rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, voulant que le Canada se dote d’une stratégie alimentaire nationale afin d’en finir avec les 800 000 ménages qui vivent en situation d’insécurité alimentaire sur son territoire.

Mais le président de la FCA, Ron Bonnett, critique à son tour la vision agricole de M. De Schutter selon laquelle les petites fermes locales constituent la réponse à ce problème. « Une stratégie encourageant la transition strictement à des exploitations agricoles plus petites risque d’uniquement exacerber le manque de sécurité alimentaire, a fait savoir M. Bonnett, par communiqué de presse, le 23 mai dernier. Il n’existe pas de solution unique ; ce qu’il faut, ce sont des entreprises agricoles de grande taille et de petite taille. Et contrairement à ce qu’a laissé sous-entendre M. De Schutter, l’agriculture sur grande échelle n’est pas une approche vouée à l’échec. »

Les critiques du rapporteur spécial de l’ONU au sujet du « taux d’insécurité alimentaire inacceptable qui prévaut au Canada, un pays riche » ont horripilé le gouvernement de Stephen Harper. Des ministres ont reproché à M. De Schutter, en visite officielle au Canada il y a une semaine, d’être « mal informé » et ont qualifié ses propos de « ridicules » et « condescendants ». Outre l’absence de régimes alimentaires adéquats pour les plus pauvres, M. De Schutter a mis en évidence qu’un Canadien adulte sur quatre est obèse ainsi que les barrières qui empêchent les populations autochtones de jouir pleinement de leur droit à une alimentation normale.

Pour M. Bonnett, l’insécurité alimentaire au Canada ne résulte pas d’un problème d’approvisionnement, car le pays produit près de deux fois la quantité de nourriture consommée par ses citoyens. C’est plutôt une question de politique sociale, c’est-à-dire de faire en sorte que les pauvres et les citoyens des collectivités éloignées aient le même accès à des aliments sains et nutritifs à des coûts abordables.

Le rapporteur spécial s’est dit encouragé par le soutien de tous les partis politiques à la mise en place d’une politique alimentaire nationale. « Les banques alimentaires qui dépendent de la charité ne sont pas une solution ; elles sont le symptôme de filets de sécurité sociale défaillants que le gouvernement doit aborder. Le Canada peut faire plus », a-t-il conclu.