Alimentation 27 août 2014

Maïs de Neuville – Croquer une légende

573c1297a6491a6cab14d636a3eb3eb7

Même un produit aussi connu que le maïs de Neuville demande des efforts constants d’innovation.

Loin de s’asseoir sur leurs lauriers, les producteurs continuent de chercher de nouvelles pratiques culturales afin d’améliorer le produit. Leurs efforts ne se limitent pas à la production du maïs, mais comprennent également sa valorisation, sa transformation et l’utilisation des résidus de culture.

La renommée du maïs de Neuville repose sur plus de trois siècles et demi de savoir-faire local. Ce maïs est dépourvu d’OGM et cueilli à la main. Il se distinguerait par le fait qu’il pousse dans un sol et un climat particuliers aux abords du fleuve. Plus hâtifs d’environ une semaine, les champs près du fleuve produisent aussi plus tard en saison. Impossible pour le moment de relier le lieu de production à une différence réelle dans le goût. La notoriété du produit parle néanmoins plus fort que les données.

Le caractère le plus distinctif du produit est la passion des agriculteurs pour le maïs. Presque toute la production est commercialisée à l’échelle locale dans les nombreux kiosques de vente. Plus d’une vingtaine de cultivars de maïs sont disponibles de juillet à octobre. Les producteurs se sont diversifiés et offrent une grande variété de légumes et de fruits. Plusieurs complémentent l’entreprise d’une production laitière.

Pour protéger la réputation du produit, les producteurs ont formé l’Association des producteurs de maïs sucré de Neuville il y a 15 ans. Ils travaillent aujourd’hui à la planification d’un nouveau cahier de charges qui cadrera avec leurs efforts pour obtenir une appellation d’origine (AO). Une étude de l’Université Laval identifie d’ailleurs le blé d’Inde de Neuville comme un excellent candidat pour une AO. Cela assurerait un meilleur contrôle sur l’utilisation du nom, selon Isabelle Béland, productrice et secrétaire-trésorière de l’Association.

Voilà qui annonce un avenir prometteur et rempli de défis puisque se démarquer par une AO aura certainement une incidence sur les producteurs de maïs situés en périphérie. Ceux-ci semblent optimistes puisque, jusqu’à maintenant, la bonne entente règne. Au dire d’un producteur d’un village voisin : « Si un produit phare attire plus de touristes, tous bénéficient d’une plus grande vitrine. C’est donc gagnant-gagnant. » Cette attitude de collaboration omniprésente chez les producteurs est d’ailleurs une des clés du succès du maïs de Neuville.