Régions 19 septembre 2014

Né sous le signe du bélier

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Tel que publié dans Est du Québec

BAS-SAINT-LAURENT— « Au fait, je suis né sous le signe du bélier », lance de sa galerie, à la toute fin de la rencontre, Patrick Labrie, propriétaire de l’Agnellerie de Kamouraska.

Dite sur un ton amusant, cette petite phrase résume presque à elle seule sa passion pour la production ovine.

Patrick Labrie possède un troupeau de 250 brebis Arcott Rideau. En production depuis 2006, il estime avoir vendu l’an dernier quelque 200 agneaux légers aux boucheries Champfleuri, de Montréal, et J.B. Allard, de Saint-Nicolas. À cela s’ajoutent environ 90 agneaux vendus directement à la ferme, où il accueille des clients depuis le printemps 2007, principalement de la mi-juin à l’Action de grâce. « L’agneau du Kamouraska a bonne réputation et il est très populaire auprès des touristes », raconte le berger de 35 ans.

M. Labrie utilise aussi la race Suffolk pour le croisement terminal, ce qui procure de plus belles carcasses pour la viande, d’après lui. Les agneaux sont abattus vers l’âge de quatre mois. Ils affichent alors un poids vif entre 48 et 56 kg. Pour le même poids, ceux de Nouvelle-Zélande et d’Australie sont abattus vers 8 à 12 mois, souligne-t-il. La découpe est réalisée à la Boucherie de La Durantaye, de Cap-Saint-Ignace.

Parcours

Fils d’agriculteur – il a grandi dans une ferme laitière et ovine à Sainte-Rita dans les Basques –, Patrick suit son cours de Gestion et exploitation d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), campus de La Pocatière, entre 1995 et 1998. Il choisit de se spécialiser en production ovine.

À la fin de ses études, il effectue un stage dans une ferme de 1 500 brebis à Saint-Narcisse-de-Rimouski. « C’est là que j’ai eu la piqûre et que j’ai été initié à la tonte », dit-il. Voulant amasser un capital financier pour acheter sa propre entreprise – son frère Yvan ayant pris la relève de la ferme familiale en 1995 –, Patrick Labrie devient tondeur de moutons.

« En 2000, j’ai offert des démonstrations de tonte au symposium ovin de Rimouski. C’est ce qui m’a lancé dans le métier », raconte Patrick. Du 1er novembre 2000 au 1er novembre 2006, il tond entre 30 000 et 32 000 bêtes par année. Son territoire est vaste, allant de la Vallée de la Matapédia jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli. Encore aujourd’hui, il en tond entre 6 000 et 7 000 par année, une activité qui l’occupe de 2 à 3 jours par semaine.

Mener sa barque

Patrick Labrie habite à Saint-Jean-de-Dieu quand l’occasion de devenir propriétaire se présente. Sa conjointe de l’époque voit qu’une ferme est à vendre dans le rang de l’Embarras à Kamouraska. Patrick connaît les lieux puisqu’il est passé devant à quelques reprises en allant tondre chez la ferme voisine. L’entreprise mène déjà ses activités dans l’ovin. Le couple signe la promesse d’achat en juillet 2006 et emménage en novembre. Comme l’ancien propriétaire désire conserver son troupeau, Patrick acquiert le sien en septembre et dès le 15 novembre, les quelque 175 têtes occupent les bâtiments. « Je produis entre 80 % et 85 % de mon foin sur des terres louées », dit-il.

Patrick aimerait faire passer son cheptel à 400 brebis cette année puis à 450 en 2015. Ses projets de croissance ont été retardés depuis deux ans à la suite de la séparation du couple. Il est maintenant seul pour faire fonctionner l’entreprise.