Alimentation 27 août 2014

Le prix du lait contrarie des producteurs

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Il y a maintenant six mois que les producteurs de lait du Québec reçoivent un prix insuffisant pour couvrir leurs coûts de production.

Des voix s’élèvent pour réclamer une intervention de la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) afin de remédier à la situation.

« Nous ne sommes jamais fiers que le prix du lait ne soit pas au niveau prévu, a déclaré le directeur général de la FPLQ, Alain Bourbeau, le 5 octobre dernier. Le revenu des producteurs est une préoccupation constante des administrateurs qui cherchent à le bonifier à travers les conventions de mise en marché ou d’autres mécanismes pour capturer le coût des intrants dans le prix du lait. »

Le prix du lait par hectolitre à la ferme a été de 71,50 $ en mars, 66,63 $ en avril, 72,82 $ en mai, 71,19 $ en juin, 70,84 $ en juillet et 71,16 $ en août. La Commission canadienne du lait (CCL) a établi le coût de production canadien à 76,19 $/hl en novembre 2011.

Causes

M. Bourbeau a identifié deux causes principales au phénomène actuel. D’une part, « les prix des classes spéciales de lait, alignés sur le marché américain, ont été à la baisse au dernier semestre ». Le prix global du lait, qui résulte d’un pool de vente des différentes classes de lait, peut être influencé à la hausse ou à la baisse selon le cycle des classes spéciales. Les classes régulières (lait de consommation, crèmes, yogourt, fromages, beurre, etc.), à prix très stable, représentent plus de 90 % du prix du lait.

D’autre part, les surplus structurels (convertis en poudre de lait écrémé) écoulés dans les derniers mois ont aussi fait chuter le prix global du lait. Ces surplus structurels de solides non gras (SNG) ont par ailleurs été plus importants en 2012 en raison de la reconstitution des stocks de beurre. Ils sont pour une moitié exportés, pour l’autre refilés à l’alimentation animale au prix mondial.

« On peut présumer qu’il y a un peu moins de la moitié des producteurs qui couvrent leurs coûts de production au Québec », a reconnu M. Bourbeau. Cela dit, « le prix du lait à la ferme s’est apprécié de 0,95 $/hl pour la période de 12 mois terminée le 31 juillet dernier, a-t-il précisé. La bonification est de 1,25 $/hl sans les classes spéciales ».

Remèdes

« Nous avons demandé à la CCL d’ajuster le prix de la classe 1 (lait de consommation) pour tenir compte de la hausse du coût des intrants (des céréales notamment) survenue au cours des derniers mois », a noté M. Bourbeau. Cette indexation entrerait en vigueur le 1er février 2013. Des mécanismes d’ajustement existent aussi pour d’autres classes régulières, a-t-il rappelé.

Par ailleurs, la redirection du lait écrémé vers la fabrication de yogourt et de fromage, avant qu’il ne soit transformé en poudre, constitue une avenue prometteuse. Les producteurs pourraient ainsi tirer plus de 4 $/kg de ce lait écrémé, au lieu d’environ 0,35 $/kg pour la poudre de lait écrémé. « Le principe est accepté, mais il reste à négocier les conditions de la mise en place entre les provinces », a expliqué le directeur général.