Régions 9 septembre 2014

La Suède inspire la filière des petits fruits

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Tel que publié dans Ouest du Québec

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE — Le troisième transformateur mondial de bleuets est attirant pour les agrotransformateurs de petits fruits de l’Abitibi-Témiscamingue.

En effet, du 5 au 13 février derniers, sept entreprises et organismes de la région ont participé à une mission exploratoire pour s’inspirer des pratiques suédoises en transformation et en commercialisation de petits fruits. Cette mission a permis au groupe de constater que la nordicité constituait une valeur ajoutée à mieux exploiter.

« Comment, dans les mêmes conditions, développent-ils autant leur agriculture locale et, en même temps, toutes les autres valeurs ajoutées qu’ils se sont appropriées dans le contexte nordique? », s’est demandé Claude Thibault, directrice générale de 48e Nord international, en organisant la mission. Son organisation, dont 80 % des activités tournent autour du commerce international dans le secteur minier, a plongé cette fois-ci dans l’agroalimentaire. Elle a découvert que les petits fruits en milieu nordique ne se distinguaient pas seulement par leur exotisme géographique, mais pouvaient également s’avérer plus riches en sucre et en antioxydants. « Par exemple, leurs bleuets qui contiennent plus de vitamines et minéraux, les Suédois les orientent vers le marché nutraceutique. Cela fait tripler la valeur de la livre de bleuets », explique-t-elle.

Pendant une semaine, les 12 participants ont parcouru 1 733 km en Suède pour visiter l’ambassade du Canada, des entreprises de transformation de petits fruits, des marchés publics, des festivals et des supermarchés. Le groupe a également fait halte au Danemark pour découvrir le Nordic Food Lab et y rencontrer une chercheuse.

« Nous avons été très stimulés et revenons avec plusieurs idées », affirme Normand Olivier, copropriétaire de Nordvie. Le producteur et transformateur de fraises du Témiscamingue croit que sa participation à la mission pourra aider concrètement son entreprise. « Là-bas, il se fait un peu plus de transformation de rhubarbe et ça nous a donné des idées pour produire un peu plus de produits dans cette niche-là », indique-t-il.

L’après-mission

Si le potentiel d’exportation des champignons et le thé du Labrador a été exploré davantage, les participants reviennent malgré tout inspirés. Parmi les idées en incubation, on trouve la possibilité de former une coopérative pour l’acquisition d’équipements de congélation et de déshydratation. L’éventualité d’engager de la main-d’œuvre saisonnière en groupe et de la faire migrer d’une culture à l’autre, selon les saisons, est également envisagée.

De son côté, 48e Nord international demeure à l’affût des projets collectifs qui découleront de la mission. À moyen terme, l’organisme prévoit aussi étudier le marché potentiel de l’Asie, toujours pour l’exportation de petits fruits de la région et leurs dérivés.