Régions 9 septembre 2014

Montgolfières et agriculteurs font bon ménage

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Tel que publié dans Montérégie

MONTÉRÉGIE – Les prairies et les champs de céréales récoltés des agriculteurs deviendront des pistes d’atterrissage pour les quelque 125 ballons, le temps de l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu du 9 au 17 août prochains.

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU — « L’International est la plus grosse activité touristique de la région. Nous sommes fiers de dire qu’elle se déroule en collaboration avec les agriculteurs », mentionne Jaclin Bisaillon, président du Syndicat de l’UPA du Haut-Richelieu.

Cependant, le maintien de relations harmonieuses entre les producteurs et l’International nécessite une bonne communication. « Cette année, tous les agriculteurs du Haut-Richelieu, de Rouville et des Jardins de Napierville vont recevoir une lettre décrivant toutes les procédures et règles que sont tenus de respecter les pilotes et les équipes de poursuite », précise M. Bisaillon. Depuis l’an dernier, deux producteurs sont aussi appelés en renfort lorsque des situations problématiques se présentent.

« L’an passé, il y a eu deux cas où les montgolfières n’avaient pas eu l’autorisation d’atterrir chez les agriculteurs. J’ai discuté avec les producteurs pour arriver à un terrain d’entente », illustre-t-il. À l’International, on indique être très sévère avec les pilotes qui ne respectent pas les règles. Selon la gravité de l’infraction, les pilotes ne seront pas les bienvenus l’année suivante. « Il n’y a que les équipes de poursuite qui sont autorisées à entrer dans les champs des agriculteurs. Ils ne doivent pas se sentir envahis chez eux », souligne M. Bisaillon.

Pour remercier les producteurs des trois syndicats de leur précieuse collaboration, chacun d’entre eux reçoit deux entrées gratuites pour le site. « Parmi les 20 agriculteurs qui ont accueilli le plus grand nombre de montgolfières l’année précédente, 12 seront choisis par tirage au sort et seront invités avec leur famille à une soirée spéciale sur le site de l’International », rapporte le président

La Terre dans les airs

La Terre de chez nous a été invitée à une envolée afin de voir comment se déroule la communication entre le pilote, son équipe de poursuite et les agriculteurs. Au petit matin, notre parcours aura duré une grosse heure. La montgolfière a survolé la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, puis les terres parallèles à la rivière Richelieu. Le ciel était au beau fixe; un faible vent nous a permis de trouver une prairie fraîchement récoltée à Richelieu. À vol d’oiseau, nous avons parcouru près de 15 kilomètres.

Conditions de vol et d’atterrissage

Il aura fallu près d’une semaine avant de pouvoir réaliser notre envolée en montgolfière. Les pilotes respectent des conditions météorologiques bien précises préalablement au décollage, mais ils tiennent également compte de l’état du sol pour l’atterrissage. À la mi-juin, les pluies diluviennes avaient rendu les atterrissages difficiles. D’une part, on veut éviter que le camion de l’équipe de poursuite n’abîme le sol.

Afin de maintenir de bonnes relations avec les agriculteurs, le pilote, Daniel Turcotte, a préféré attendre que la terre s’assèche. Lui-même producteur, il prend toutes les précautions nécessaires pour respecter les gens chez qui il pose son ballon.

Pilote depuis 18 ans, M. Turcotte agit également comme consultant pour l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu; il est l’un des deux balloon masters du festival. Ce sont eux qui donnent le signal de départ aux quelque 125 montgolfières qui participent annuellement à l’événement. « Nous sommes très sévères envers les pilotes et les équipes de poursuite qui ne respectent pas les consignes d’atterrissage, notamment », indique-t-il. En fait, sans les prairies et les champs de céréales récoltées, les ballons ne pourraient pas se poser. L’International de montgolfières fait alors tout en sorte pour maintenir de bonnes relations avec les agriculteurs.

À l’approche d’une prairie, le pilote a communiqué avec son équipe de poursuite afin qu’elle demande l’autorisation aux producteurs. Guillaume Koolen et Ghislaine Bessette, de la Ferme Koostar, ont donné leur accord. Quelques minutes plus tard, nous nous sommes posés au sol. Une fois le ballon récupéré par l’équipe de poursuite, nous avons rencontré les propriétaires de la ferme et une bouteille de cidre mousseux leur a été remise.