Actualités 20 février 2018

La science au service de l’agriculture

Depuis plusieurs années, la professeure Cristina Ratti, du Département des sols et de génie agroalimentaire, travaille sur un procédé bien particulier : l’accélération de la déshydratation osmotique des petits fruits par cryogénie, qui consiste à plonger les petits fruits dans l’azote liquide avant la déshydratation.

Le fruit du hasard

Cristina Ratti
Cristina Ratti

Parfois, certaines découvertes réalisées en recherche sont le fruit du hasard. Alors qu’elle travaillait sur ce procédé, la professeure Ratti a constaté que la cire rattachée à la cuticule des fruits (couche de cire naturelle créée par la plante servant à la protection des feuilles et des fruits) se décollait et se retrouvait au fond du récipient d’azote. Elle venait de découvrir que l’immersion des petits fruits dans des fluides cryogéniques permettait d’extraire la cire superficielle.

Imperceptible à l’œil, cette couche cireuse naturelle a une grande valeur ajoutée en alimentation, en agriculture et même dans le milieu des cosmétiques. À la suite de cette découverte, la professeure Ratti et son équipe de recherche ont cherché à évaluer les multiples propriétés de ces cires de source végétale et travaillent à l’extraction sélective de ces dernières.

Cryoextraction d’autres végétaux

L’équipe de recherche a par la suite appliqué le procédé de cryoextraction des cires à d’autres végétaux tels que le blé, le sorgho et le riz brun afin d’extraire les policosanols (composés bioactifs servant à prévenir les maladies cardiovasculaires, notamment). Ils ont aussi appliqué ce procédé à différents sous-produits agricoles comme la paille de blé ou de lin. Lorsque ces cires naturelles sont utilisées comme un organogel, elles permettent de solidifier l’huile de canola et d’en faire une sorte de margarine, par exemple. Ce procédé de structuration des huiles végétales par des cires est plus simple et plus santé que l’hydrogénation utilisée actuellement.

De plus, du côté de la recherche de solutions de rechange naturelles aux insecticides, les cires extraites de graines de Jatropha curcas L. (plante provenant du Mali dont les graines contiennent de l’huile pouvant avoir plusieurs usages, comme la production de biodiesel) ont été testées dans nos laboratoires afin de contrer l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana) dès la naissance, lorsque l’insecte n’est encore qu’une larve.

Avantages de la déshydratation osmotique

  • Diminue la quantité d’eau initiale contenue dans les petits fruits jusqu’à environ 50 %;
  • Réduit le poids et le volume du produit (rétrécissement);
  • Améliore les caractéristiques organoleptiques (goût, couleur) des produits finis.

Ces travaux sont réalisés en collaboration avec Véronique Martel, de Ressources naturelles Canada, et offrent, jusqu’à présent, des résultats très prometteurs.