Politique 15 février 2018

Pression sur Ottawa pour améliorer Agri-stabilité

Des organisations agricoles du Québec, de l’Ontario et de l’Atlantique se sont réunies pour demander une fois de plus à Ottawa de revoir « sérieusement » les programmes de gestion des risques à la ferme.

Selon des données de La Financière agricole du Québec, le taux de participation de l’important programme Agri-stabilité est en baisse et se situe à un peu plus de 50 % au Québec et à moins de 40 % dans les autres provinces.

« Cette coalition veut mettre de la pression pour que ça avance », a mentionné Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui fait partie de la coalition avec l’Ontario Federation of Agriculture (OFA), les Producteurs de grains du Québec (PGQ), Grain Farmers of Ontario (GFO) et l’Atlantic Grains Council (AGC). « Nous interpellons Agriculture et Agroalimentaire Canada afin que cette démarche soit réellement utile et qu’elle ne se limite pas à de légères modifications », a déclaré Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.

260 M$

Marcel Groleau rappelle qu’il a été décidé d’entamer une démarche de révision de ces programmes en juillet dernier, mais que la première rencontre à ce sujet n’a eu lieu que récemment. Or, le prochain budget fédéral arrive à grands pas et l’Union évalue qu’il faudra forcément plus d’argent pour améliorer Agri-stabilité et Agri-relance. Le président de l’UPA cite le chiffre de 260 M$ par année qui serait nécessaire, soit le montant qui avait été retranché en 2013.

La coalition souhaite un retour d’Agri-stabilité à son niveau de couverture d’avant 2013. Ainsi, le programme se déclencherait après une chute de 15 % du revenu par rapport à la moyenne historique (et non de 30 %) et cet écart de revenu serait couvert à 80 % (et non à 70 %). Pour Agri-relance, la demande vise à simplifier le « déclenchement assez long » et incertain du programme en cas d’événement météo extrême. 

Ottawa pourrait bouger cet été

« Un groupe de travail se penche toujours sur cette question [des programmes de gestion des risques] », a mentionné Guy Gallant, directeur des communications du ministre de l’Agriculture du Canada, Lawrence MacAulay. Des recommandations de ce comité seront discutées lors de la rencontre interministérielle de juillet prochain, à Vancouver.

Le nouveau cadre stratégique fédéral, le Partenariat canadien pour l’agriculture (PCA), entrera donc en vigueur le 1er avril alors que seuls de « petits changements » ont été convenus pour l’important programme Agri-stabilité. Pour l’instant, le budget global de 3 G$ prévu pour le PCA est le même que pour la période de cinq ans qui s’achève. « Le ministre MacAulay a demandé au ministre des Finances d’augmenter le budget », ajoute Guy Gallant.

Cinq points cruciaux ciblés

  1. Une prise en compte de la transformation profonde des entreprises agricoles;
  2. Des programmes utiles pour les exploitations;
  3. Une maximisation de la participation des producteurs;
  4. Des programmes et des options d’application flexibles;
  5. Un engagement continu de l’industrie.

Source : UPA, OFA, PGQ, GFO et AGC