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Les jeunes Villeneuve, qui assurent la relève de la Ferme 3V, entendent doubler la taille de l’entreprise d’ici 10 ans. Pour ce faire, ils ont mis tous les efforts afin d’agrandir leurs superficies en culture et d’acheter de la machinerie à la fine pointe de la technologie.
« On produit présentement 560 ha de soya, 600 ha de maïs, un peu de blé, des pois et du maïs sucré, mentionne Carl Villeneuve. D’ici cinq ans, on aimerait cultiver environ 2 000 ha, et dans 10 ans, 3 000 ha. » Les terres de l’entreprise traversent le Québec et l’Ontario. Le prix pour l’achat de terres est sensiblement le même d’un côté ou de l’autre de la frontière et les Villeneuve sont acheteurs, mais par souci de rentabilité, ils ne paient pas plus de 24 700 $ l’hectare.
La différence entre les deux provinces réside plutôt dans le prix des terres à bois. C’est qu’en Ontario, comme le souligne M. Villeneuve, il est permis de faire du déboisement pour agrandir ses superficies cultivables. « Les gens achètent des boisés pour les défricher. La valeur des terres à bois a donc bondi, passant de 500 $ à 12 000 $ l’hectare. Ça s’est un peu calmé aujourd’hui, mais c’est encore trop cher pour être rentable », fait remarquer Carl Villeneuve, qui défriche présentement près de 160 hectares de ses propres forêts.
Machinerie impressionnante
L’automne dernier, les Villeneuve faisaient tourner les têtes avec leur nouveau débardeur à grains d’une capacité de 50 tonnes et leur moissonneuse-batteuse munie d’une table de 45 pieds, la plus large de John Deere.
« Nous avons choisi un gros débardeur à grains pour faire le moins possible d’allers-retours dans le champ. Le fait d’en avoir un gros au lieu de deux petits nous permet d’économiser en main-d’œuvre et d’éviter de payer pour un deuxième tracteur en marche. C’est sûr que ce n’est pas toujours évident, surtout dans des endroits restreints, mais j’adore conduire ça! » témoigne Emmanuelle St-Jean, la conjointe de Carl, au volant du mastodonte. Celle qui se qualifie de « fille de la ville » puisqu’elle a demeuré à Toronto participe à toutes les tâches à la ferme, même au déneigement. D’ailleurs, le travail en équipe est une force de la Ferme 3V. Les cinq membres de la famille ont chacun leur spécialité, mais touchent un peu à tout afin d’être polyvalents. Le reste du travail repose sur « des employés de confiance à qui nous levons notre chapeau », souligne Emmanuelle St-Jean.
Technologie
Les dirigeants de l’entreprise accordent beaucoup d’importance à la formation et aux avancées technologiques. Ils assistent, presque chaque année, au Commodity Classic, un congrès axé sur l’innovation agricole. « Il y a beaucoup de conférences sur la gestion et l’augmentation des rendements. L’an dernier, on y a discuté de l’importance de la précision des semis. C’est de là que nous avons pris la décision d’acquérir le nouveau planteur 24 rangs John Deere ExactEmerge », mentionne Mme St-Jean.
L’agricultrice fait équipe avec son beau-frère Ludovic Villeneuve, connu pour son passage à l’émission L’Amour est dans le pré. Les deux collègues analysent les données issues des capteurs de rendement. Plusieurs découvertes intéressantes ont ainsi été réalisées, notamment celles en lien avec les essais de variétés. « En faisant des comparaisons, on s’est rendu compte que certaines variétés performent moins bien dans certains types de champs. Plusieurs fournissent de meilleurs rendements lors d’années plus sèches ou plus humides. D’autres entraînent des coûts de séchage supplémentaires », explique Mme St-Jean.
De plus, les dirigeants amorcent la culture de certains champs sous régie biologique. Ils n’écartent pas la possibilité de rendre la production de la ferme entièrement bio, « mais la transition, c’est quelque chose », assure Mme St-Jean.
« Les yeux leur virent de bord quand je parle de sécurité » La Ferme 3V accorde une attention particulière à la sécurité. Une réunion est organisée presque chaque semaine pour conscientiser tous les membres de l’équipe, qui compte une trentaine de personnes lors des grandes périodes de travaux aux champs. « Les yeux leur virent de bord quand je parle de sécurité. Mais il faut le faire, car les accidents de travail sont nombreux dans les fermes », fait remarquer Emmanuelle St-Jean, qui détient elle-même une formation en sécurité au travail. « Ce n’est pas long, c’est parfois simplement un rappel. Je leur mentionne notamment de faire attention aux chutes de glace provenant des silos ou des bâtiments. De plus, si on répare un tracteur dans le garage, il faut penser au monoxyde de carbone et faire aérer le bâtiment », explique- |
Cet article est paru dans l’édition de janvier 2018 du magazine Grains.