International 29 janvier 2018

ALENA : rien sur la gestion de l’offre dans la 6e ronde

Selon diverses sources, la dernière journée officielle de pourparlers sur l’agriculture de la 6e ronde de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) s’est terminée le 22 janvier à Montréal sans grandes avancées. Il ne semble pas y avoir eu de discussions sur les propositions américaines relativement au secteur de la gestion de l’offre au Canada.

Des pourparlers auraient néanmoins eu lieu sur l’inspection de la viande, les biotechnologies, les règles sanitaires et phytosanitaires, les classes de lait et les formalités à la frontière. Le Canada maintiendrait son refus face aux demandes américaines de mettre fin à la gestion de l’offre sur 10 ans.

Un peu de progrès

« Nous avons des idées qui devraient nous permettre d’avancer », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, lors de la conférence de presse finale de la 6e ronde de Montréal le 29 janvier. L’un de ces « compromis innovateurs » portait sur l’automobile. Le secrétaire américain au Commerce, Robert Lighthizer, a toutefois qualifié la proposition canadienne sur ce point d’« inacceptable ». Ce dernier a néanmoins ajouté que des progrès « très lents » avaient été réalisés. Le chapitre contre la corruption a notamment été conclu. Une 7e ronde à la fin février au Mexique a été évoquée par les représentants des trois pays. Une 8e ronde devrait suivre aux États-Unis en mars.

Il ne semble donc pas y avoir retrait de nos voisins du Sud pour le moment, même si le discours sur l’état de l’Union que le président Trump fera le 30 janvier sera surveillé de près pour voir s’il se prononcera sur l’ALENA.

Pas d’autres concessions sur la gestion de l’offre

L’Union des producteurs agricoles estime que la conclusion du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le 23 janvier dernier, devrait mettre un frein à de nouvelles concessions sur la gestion de l’offre dans l’ALENA. « Maintenant que le PTPGP à 11 pays est conclu, si les États-Unis veulent plus d’accès au Canada, ils n’ont qu’à se joindre au Partenariat. […] C’est encore plus justifié de tenir tête aux Américains », a mentionné Marcel Groleau.

Notons d’ailleurs que Donald Trump a évoqué la possibilité que son pays joigne le PTPGP. Dans une entrevue à CNBC le 25 janvier, le président a dit considérer un retour des États-Unis dans cet accord si celui-ci était « significativement meilleur ». Dans un tel cas, la renégociation de l’ALENA ne serait plus aussi pressante puisque les trois pays concernés feraient partie d’un même accord de libre-échange.