Actualités 19 janvier 2018

« Gloria » a vite pris le rythme de la campagne

ESTRIE — Geneviève Boivin-Roussy craignait d’abandonner le confort de sa vie montréalaise. Celle qui tient le rôle de Gloria dans le téléroman O’ ne quitterait pourtant plus le calme de la campagne de Saint-Adrien.

Du haut d’une vieille grange, elle a pour ainsi dire eu le coup de foudre. Le temps d’un été, elle et son amoureux, le musicien aux multiples talents Pierre-Philippe Côté, dit Pilou, avaient installé un lit de fortune. « Le silence était tellement puissant; c’était intense », se rappelle-t-elle avec émotion.

Dans son atelier de peinture, Geneviève Boivin-Roussy est en train de préparer 12 toiles mettant en vedette des femmes ayant marqué l’histoire. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN
Dans son atelier de peinture, Geneviève Boivin-Roussy est en train de préparer 12 toiles mettant en vedette des femmes ayant marqué l’histoire. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN

Originaire de Rosemère au nord de Montréal, Geneviève connaissait bien les Laurentides, mais peu l’Estrie. Natif d’Asbestos, Pilou lui a vite fait découvrir le charme unique des Cantons-de-l’Est et de ses montagnes. Les deux artistes étaient alors à la recherche d’un coin de nature où installer leur atelier de création. Ils ont trouvé l’oasis rêvée dans un ensemble résidentiel mis sur pied par le père de Pilou. L’endroit est devenu un quartier écologique où une vingtaine de jeunes familles ont aujourd’hui élu domicile. « C’est moi qui ai signé pour l’achat du terrain, relate Geneviève. Je pleurais en me demandant comment j’allais faire. Une semaine plus tard, je décrochais le rôle de Gloria. »

Geneviève n’a plus jamais regardé en arrière, trop heureuse d’avoir compris un principe fondamental de la vie. Quand tu décides d’aller de l’avant pour les bonnes raisons, traduit-elle, « la vie te rattrape forcément ».

De fait, les rôles majeurs se sont enchaînés : Le règne de la beauté, puis La maison du pêcheur. Sauf pour les tournages, qui ont principalement lieu à Montréal, elle peut demeurer bien sagement dans sa campagne. Idem pour Pilou. La magie d’Internet fait le reste. Mais voilà… perdus au fond d’un rang, ils n’avaient pas la haute vitesse! « La seule place pour envoyer des textos, c’était du haut de la butte en face de la maison ou au village », s’amuse encore Geneviève.

« On ne veut pas se déconnecter du reste du monde, même si on est venus ici pour se déconnecter », ajoute-t-elle, notant que la débrouillardise de Pilou a depuis permis de prolonger le réseau de fibre optique.

La comédienne admet que la vie culturelle de Montréal, le théâtre, les musées lui manquent un peu. Comblée à la campagne, elle a par contre besoin de la grande ville, « mais une fois par semaine, c’est suffisant ».

« Près de Saint-Adrien, s’enthousiasme-t-elle encore, il y a plein d’agriculteurs formidables qui offrent de délicieux produits : le porc de La Jambonnière [Tingwick], les fromages de La maison grise [Wotton] et du P’tit Mont Ham [Saint-Adrien] et la bière du Moulin 7 [Asbestos]. »