Actualités 22 janvier 2018

La gestion économique optimale de l’azote

Les recherches ont beaucoup progressé récemment quant à la façon de rentabiliser au maximum la dose d’azote appliquée au maïs. Quand celle-ci est trop faible, le producteur perd de l’argent.

Mais comme le dit l’adage : Trop, c’est comme pas assez! Ainsi, quand la dose appliquée est trop élevée, ce sont autant le producteur que l’environnement qui en souffrent, bien qu’il soit difficile de s’en rendre compte.

Certains rapports révèlent que l’excès d’azote « réactif » (lequel vient pour l’essentiel des activités agricoles) est le principal facteur qui menace la biodiversité sur la planète. Maximum de profit lié à l’azote et impact environnemental limité ne sont pas forcément contradictoires, mais encore faut-il faire les bons choix, et ceux du présent ne sont pas ceux du passé.

Il faut d’abord réaliser que l’estimation d’une dose optimale est une opération très complexe. Tellement que c’est l’ordinateur bien programmé qui gagne généralement à ce petit jeu.

Priorité à la texture de surface et à la pluviométrie

Au Québec et en Ontario, des succès ont été obtenus grâce à un inventaire basé sur la littérature scientifique et à des bases de données d’une ampleur inégalée. Celles-ci ont permis de découvrir qu’il fallait accorder de l’importance en priorité à la texture de surface du sol et à la pluviométrie saisonnière plutôt qu’aux objectifs de rendement. C’est logique, puisque c’est surtout la pluviométrie qui conditionne le rendement de la saison. Mais la pluviométrie d’une saison n’est-elle pas impossible à prévoir? Pas si le producteur pratique l’application fractionnée, où une portion critique est déjà connue.

Si vous ne changez pas votre dose d’azote d’une saison à l’autre, les chances sont fortes que vous passiez à côté de la dose optimale. Ces nouvelles orientations sont le fruit d’une nouvelle approche de recherche collaborative : la mise en commun de résultats de différents groupes sur de très nombreux sites et années.

Partage de données essentiel

L’avenir s’annonce radicalement novateur pour analyser les conditions de succès dans chaque ferme avec les moyens technologiques à la disposition des agriculteurs et les promesses de « l’intelligence artificielle ». C’est pourquoi il est si important que les producteurs consentent à partager les données dont ils disposent avec les chercheurs. Les connaissances progressent constamment et il faut encore prévoir une amélioration des calculs de doses optimales d’azote liés aux facteurs comme les cultures de couverture, le type de travail du sol et l’état de dégradation du sol au cours des prochaines années.

Comme toujours, votre agronome est votre meilleur guide pour procéder à des ajustements. Pour maximiser vos chances de profits, pratiquez le fractionnement, faites-vous aider des meilleurs outils d’aide à la décision disponibles, consultez votre agronome et investissez dans l’avenir en collaborant à la recherche! 

Des outils pertinents

Le feuillet du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) Viser la dose optimale d’azote pour concilier profits et environnement présente une mise à jour des connaissances sur le sujet : bit.ly/ViserDose

Le système d’aide à la décision SCAN pour l’estimation de la dose optimale d’azote lors de l’application fractionnée au maïs a été commercialisé à agrisat.effigis.com.

Nicolas Tremblay, agr., Chercheur à Agriculture et Agroalimentaire Canada