Élevage 20 janvier 2018

Les agneaux sont friands de la gourgane

ALMA Des producteurs d’agneaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean pourraient économiser jusqu’à 30 000 $ par an en remplaçant les suppléments protéinés par des gourganes.

Après avoir réalisé plusieurs projets de recherche sur l’alimentation des vaches laitières avec des gourganes, Agrinova, un centre de recherche, -d’innovation et d’agriculture situé à Alma, a décidé de lancer un projet pour remplacer les suppléments protéiques dans l’alimentation des ovins, explique Vicky Poirier, agronome et chargée de projet. En plus d’avoir démontré son efficacité sur la production laitière des brebis en Europe, la gourgane possède des vertus antiparasitaires grâce à l’action des tannins qu’elle contient, dit-elle.

Quand l’agronome a présenté le projet à Dany Larouche, un des propriétaires de la Ferme DJFL, celui-ci a sauté sur l’occasion. « Je suis un producteur qui aime découvrir de nouvelles façons de faire et je veux toujours améliorer la situation financière de l’entreprise », soutient l’homme, qui a suivi avec intérêt l’essor de la gourgane dans l’alimentation animale au cours des dernières années.

Deux rations

Pour évaluer la performance de la gourgane, Dany Larouche et un autre producteur de la Ferme Lapointe ont remplacé complètement les suppléments de protéines par une ration de gourgane pendant huit mois. « On a mélangé la ration d’orge avec de la gourgane de la même manière qu’on le faisait avec le supplément, dans un ratio trois pour un », remarque Vicky Poirier.

Résultat : le gain de poids par jour et l’état de santé des animaux étaient semblables… mais les producteurs avaient réalisé d’importantes économies. « Le prix des suppléments était de 675 à 720 $ la tonne en 2016, alors que le prix de la gourgane était de 325 $ la tonne », note la chargée de projet.

Sur une base annuelle, la Ferme DJFL, qui élève 1 000 agneaux par an, serait ainsi en mesure d’économiser près de 30 000 $! Les résultats étaient si convaincants que Dany Larouche a continué à nourrir ses bêtes avec de la gourgane après le projet. « C’est super simple, car elle est roulée et prête à servir », se réjouit le producteur.

L’étude a démontré qu’il est possible de réduire la quantité de protéines et d’augmenter la quantité d’énergie dans la ration pour obtenir des rendements de croissance similaires. Étant donné que la gourgane contient 30 % de protéines et que les suppléments en contiennent 38 %, Vicky Poirier aimerait maintenant faire d’autres essais pour déterminer si une diète équiprotéique (avec la même quantité totale de protéines) permettrait d’augmenter le rendement des animaux.

Guillaume Roy, correspondant régional