Politique 7 décembre 2017

Pangea continue-t-il d’acheter au Québec?

François Legault a créé la surprise au Congrès de l’Union des producteurs agricoles en annonçant la fin prochaine des achats de terres de Pangea au Québec, mais l’entreprise ne confirme pas cette information.

« Pangea n’achètera plus de terres au Québec », a déclaré François Legault le 6 décembre. La réplique de Pangea n’a pas tardé en soirée. « De notre côté, nous maintenons notre objectif de créer 20 coentreprises au Québec », a commenté par écrit Marie-Christine Éthier, porte-parole de Pangea.

La Terre a demandé à la Coalition avenir Québec (CAQ) de clarifier son point de vue ou à tout le moins de commenter la position de Pangea. « Ce que M. Legault a compris des plans de Pangea, c’est que ses projets futurs seront majoritairement à l’extérieur du Québec pour diversifier son portefeuille d’investissements, par exemple en Ontario », a répondu Émilie Toussaint, attachée de presse de la CAQ.  

Une déléguée au Congrès avait déjà remis en question le retrait de Pangea. « Ils sont toujours actifs dans ma région », a déclaré Nathalie Lemieux.

Nathalie Lemieux a affirmé que le groupe Pangea était toujours actif dans sa région. Crédit photo : Pascal Ratthé
Nathalie Lemieux a affirmé que le groupe Pangea était toujours actif dans sa région. Crédit photo : Pascal Ratthé

Modèle sous la loupe

Le ministre Laurent Lessard n’était pas au courant d’un changement de cap de Pangea le 6 décembre au Congrès. Ce dernier a par ailleurs ajouté vouloir rendre public d’ici quelques jours l’examen de Pangea qu’il avait commandé à La Financière agricole du Québec. « Si ce modèle sert à nuire aux fermes familiales, ce n’est pas une pratique qu’on va recommander », a assuré le ministre en réponse à la question d’une déléguée.

Quant à François Legault, il n’a pas condamné le modèle de Pangea, mais il promet plutôt de faire en sorte que la relève soit en mesure d’acheter les terres dont elle a besoin. « La vraie réponse, c’est le financement », a affirmé François Legault devant les délégués, en parlant de prêts et de garanties de prêts plus accessibles.

Michèle Lalancette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, a par la suite insisté sur un risque de « surendettement » qui persistera si le prix des terres continue d’augmenter rapidement. François Legault a répondu que la dette n’est pas nécessairement un problème si les actifs sont là.