Économie 5 décembre 2017

L’OMC devra trancher sur le bois d’œuvre

Alors que le conflit sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis se transporte dans la cour de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un deuxième litige avec les États-Unis, concernant le papier journal, pourrait bientôt s’abattre sur l’industrie forestière canadienne.

Le Canada a demandé à l’OMC la tenue de consultations avec les États-Unis concernant les droits compensateurs et antidumping définitifs de 20,83 % imposés sur le bois d’œuvre canadien exporté chez nos voisins du Sud.

« La décision du département du Commerce des États-Unis d’imposer des droits antidumping et compensateurs punitifs aux producteurs canadiens de bois d’œuvre résineux est injuste, non fondée et profondément préoccupante », a déclaré un porte-parole d’Affaires mondiales Canada.

Rappelons que plus tôt en novembre, le Canada avait aussi porté la cause devant le système de résolution de conflit de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Ce mécanisme (chapitre 19) est d’ailleurs remis en question par les États-Unis dans la difficile renégociation en cours de l’accord de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord. En cas d’échec des négociations de l’ALENA ou d’abandon des éléments importants du chapitre 19, la démarche devant l’OMC pourrait devenir le seul recours effectif.

Jusqu’à maintenant, les négociations qui étaient en cours pour renouveler l’entente sur le bois d’œuvre n’ont pas porté fruit. Selon diverses sources, l’industrie américaine aurait refusé les termes d’un projet d’entente élaboré par les deux gouvernements.

Le retour des droits compensateurs et antidumping, respectivement en avril et en juin derniers, n’a pas eu d’effet négatif sur le volume d’exportation de bois du Québec et de l’Ontario, en raison des prix relativement élevés sur le marché. Les exportations de la Colombie-Britannique connaissent toutefois une diminution, en partie à cause des feux de forêt. Dans l’ensemble, la CIBC évalue que les exportations canadiennes sont en baisse de 6 % depuis le début de l’année.

Papier journal dans la mire

L’industrie forestière doit aussi faire face à des droits américains sur le papier surcalandré (magazines, circulaires) depuis 2016, et le papier journal pourrait bientôt subir le même sort. L’enquête américaine sur ce dernier produit devrait se conclure au début de 2018 et environ 10 usines québécoises pourraient être frappées par les contrecoups. Un ralentissement dans le secteur du papier journal pourrait nuire au marché des copeaux de bois, ce qui affecterait indirectement les scieries qui doivent déjà composer avec les droits de 20,83 %.

Depuis son arrivée, le gouvernement Trump multiplie les conflits commerciaux avec le Canada (avions de Bombardier, acier, aluminium).