Actualités 10 décembre 2017

3,5 fois plus de mortalité lors des semis de maïs

« C’est moi qui ramassais les abeilles mortes toutes les 48 heures et les résultats m’ont surpris : les colonies d’abeilles situées dans des secteurs dominés par les cultures de maïs enregistraient un taux de mortalité 3,51 fois plus élevé lors de la période des semis. C’est énorme! » constate le chercheur Olivier Samson-Robert. Des résultats que tient à relativiser le président des Producteurs de grains du Québec (PGQ).

Santé compromise

Les analyses chimiques ont révélé que ces abeilles avaient été exposées à des pesticides agricoles, principalement des néonicotinoïdes. « La mortalité accrue lors des semis du maïs rend les ruches moins fortes et diminue le rendement de miel, de même que les possibilités de pollinisation. Ça peut même mettre le clou dans le cercueil des colonies affaiblies par l’hiver », explique M. Samson-Robert.

L’étude qu’il a cosignée pour l’Université Laval a comparé la mortalité des abeilles entre des secteurs avec et sans cultures de maïs, en Montérégie. Le tout a été publié il y a quelques mois dans le journal scientifique PeerJ.

L’apiculteur Raphaël Vacher commente ces résultats de façon catégorique : « Il va falloir que le disque arrête de sauter comme quoi les pollinisateurs ne sont pas affectés par les néonics. »

Si l’étude a été publiée récemment, il en va autrement de la date des prélèvements des abeilles, qui ont eu lieu en 2012 et en 2013. À ce sujet, le président des PGQ, Christian Overbeek, fait remarquer que des moyens ont été pris depuis par plusieurs producteurs pour diminuer l’émission de poussière lors des semis. Il a été démontré que celle-ci libère dans l’environnement les ingrédients actifs des insecticides.