Actualités 8 décembre 2017

Léon Courville, plus accroché que jamais à la campagne

LAC-BROME — Léon Courville, qui a été montréalais durant la majeure partie de sa vie, est arrivé à la campagne un peu par hasard. Cet ancien président et chef de direction de la Banque Nationale du Canada est un amateur de ski qui avait l’habitude de louer un chalet à Sutton durant l’hiver.

Par un jour de pluie, il tuait le temps à arpenter les routes de campagne lorsqu’il est tombé sur une ferme abandonnée. Il a gravi la montée jusqu’à la maison de ferme habitée… par une famille de ratons laveurs. En revenant sur ses pas, il est devenu béat d’admiration devant le paysage de la vallée du Lac-Brome qui s’étendait sous ses yeux. Trente-six ans plus tard, il est toujours solidement accroché à ce panorama.

« Le plus bel endroit au monde, c’est ici, à cause de cette vue », confie-t-il avec la certitude de ses 72 ans bien sonnés. « C’est quasiment un privilège », ajoute-t-il, convaincu que ce coin des Cantons-de-l’Est est devenu à jamais son point d’ancrage.

Léon Courville affectionne particulièrement la saison hivernale. Une fois les vendanges terminées dans le vignoble qu’il a implanté, il apprécie notamment le travail en forêt. Juste à faire le ménage et à effectuer quelques coupes d’éclaircie, il récupère près de 120 cordes de bois de ses 350 acres de boisé pour le chauffage de ses bâtiments.

Léon Courville a réalisé que les activités d’un producteur forestier ne sont pas sans risque. Même s’il avait prévu un espace de fuite en cas de pépin, un bouleau qu’il venait d’abattre a soudainement fait un mouvement de recul et lui a fracturé une jambe. Son pied est demeuré coincé dans quelques épaisseurs de verglas.

« J’ai eu la totale », révèle-t-il, précisant être rétabli à 95 %. Il s’estime heureux d’être toujours en vie. Ce jour-là, il travaillait seul et avait heureusement pris soin d’apporter le téléphone cellulaire qu’il laissait habituellement à la maison. 

Léon Courville aime bien le printemps aussi, surtout durant le temps des sucres. Il entaille chaque année 1 200 érables, trop fier de succomber à « l’excitation » de récolter le premier fruit de la nature.

Faut-il s’étonner si le bois requis pour la construction de sa cabane à sucre et de son chai provient de son boisé? Léon Courville a d’ailleurs lui-même bûché tout le bois nécessaire. D’une belle « talle » de noyers cendrés, il a tiré les planches pour la finition intérieure.

Chaque année, Léon Courville dit rendre visite à l’Expo Brome, cette foire agricole où il trouve des « tresses d’ail », de l’artisanat local et de la machinerie.

En forêt et bien adossé sur l’un des érables qu’il appelle « ses piliers », Léon Courville trouve le ressourcement. Crédit photos : Pierre-Yvon Bégin/TCN
En forêt et bien adossé sur l’un des érables qu’il appelle « ses piliers », Léon Courville trouve le ressourcement. Crédit photos : Pierre-Yvon Bégin/TCN