Actualités 23 novembre 2017

Un nouvel abattoir de lapins est en construction

DRUMMONDVILLE — Après un été très difficile pour les producteurs de lapins, un nouvel abattoir situé au Québec et des projets de mise en marché font entrevoir une lumière au bout du tunnel.

L’Abattoir Ducharme, de Saint-Alphonse-de-Granby, sera mis à contribution. « L’équipement pour le lapin est déjà commandé du Portugal. Les travaux sont commencés », précise Valérie Parent, copropriétaire de l’abattoir, en entrevue à La Terre. Elle ajoute qu’il sera possible de transformer 1 000 lapins à l’heure et 8 000 par jour dans les prochains mois. L’entreprise compte aussi obtenir une certification fédérale d’ici l’été 2018, ce qui ouvrira les portes des grands distributeurs et de l’exportation.

« On est en mode vraiment offensif », a déclaré Julien Pagé, président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec (SPLQ), en assemblée générale annuelle (AGA) le 10 novembre. Le premier projet du SPLQ est de faire abattre et de congeler les lapins à Saint-Alphonse-de-Granby. 

Ces lapins en surplus seraient ensuite vendus sous la marque de commerce commune Lapin gourmet. L’emballage doit permettre une traçabilité complète en indiquant le nom du producteur et une recette. Un autre partenaire important souhaite entreposer les lapins congelés et les intégrer à son réseau de livraison de viandes partout au Québec.

Gestion des surplus

L’idée du SPLQ est de pouvoir sortir des lapins du marché en période de surplus et ainsi d’éviter une baisse du prix reçu par les producteurs. Les lapins congelés constitueraient également une réserve pour faciliter l’approvisionnement des épiceries qui veulent programmer des rabais.

Le SPLQ souhaite toujours obtenir une marge de crédit appuyée par La Financière agricole du Québec, ce qui permettrait de payer une avance aux producteurs jusqu’à ce que les lapins soient vendus plus tard dans l’année. « Il y a un potentiel énorme pour votre production », a affirmé Martin Caron, 2e vice-président de l’Union des producteurs agricoles.

Le lapin congelé n’est pas la seule avenue envisagée. « Il y a un intérêt aux États-Unis de la part de la communauté amish », mentionne Julien Pagé. Celui-ci précise que pour le moment, des tests sont effectués pour vérifier que tout se passe bien du point de vue du transport des lapins vivants et du paiement.

Nouveaux règlements

La vingtaine de producteurs présents à l’AGA ont voté des modifications réglementaires afin de permettre la mise en place de cahiers des charges pour des lapins différenciés et de faciliter la prévision des volumes de lapins à mettre en marché par l’agence de vente. Les producteurs ont notamment voté pour une pénalité de 2 $ par part de production attribuée (PPA) après un avertissement, infligée à ceux qui n’annoncent pas à l’avance la disponibilité de leurs lapins comme prévu. Les derniers chiffres de l’Agence de vente montrent que jusqu’à 33 % des producteurs, surtout les plus petits, ne font pas leurs annonces comme ils le devraient.