Économie 17 novembre 2017

Perspectives positives dans le lait

DRUMMONDVILLE — Malgré un changement de paradigme, les perspectives dans la production laitière sont positives, estime Financement agricole Canada.

« On est vraiment dans un mode de production comparativement à des marges significatives », affirme Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef de l’institution et conférencier au récent Symposium sur les bovins laitiers organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), à Drummondville. Jean-Philippe Gervais constate ainsi que les volumes de lait produits ont aujourd’hui préséance sur les prix payés aux producteurs. L’économiste note que l’effet de l’introduction de la nouvelle classe 7 pour les ingrédients laitiers semble significatif. Les exportations américaines de lait diafiltré, a-t-il reconnu, ont chuté considérablement depuis février dernier. Les Américains, dit-il, prétendent que leurs ventes sont réduites de 5 à 6 M$ par mois.
« Cela peut paraître beaucoup, a déclaré Jean-Philippe Gervais, mais c’est moins de 0,2 % comparativement au marché américain. »

Au cours des prochains mois, Financement agricole Canada prévoit une certaine stabilité des prix du lait, légèrement supérieurs aux coûts de production. Son économiste agricole en chef souligne que la production laitière va générer des revenus de 6,9 G$ au Canada, en hausse de 11 % en deux ans jusqu’à la fin de 2018. 

« La consommation de produits laitiers demeure forte, a-t-il déclaré. Oui, il y a un changement de modèle, mais le secteur est en très forte position. »

L’économiste en chef reconnaît enfin qu’un dollar faible comparativement à la devise américaine présente certains avantages. Chaque cent de différence dans le taux de change entraîne un effet de 15 cents sur le prix d’un hectolitre de lait. 

À ses yeux, il convient de surveiller l’évolution des coûts d’emprunt, qui évoluent « sur une pente ascendante ». Quant à la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, « il y a certes un risque », admet-il, mais l’issue demeure inconnue.