Vie rurale 9 septembre 2014

Saint-Rémi tente d’épargner sa zone agricole

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La ville de 10 000 habitants a décidé d’unir ses efforts pour réduire l’étalement urbain en zone agricole.

L’appétit des couronnes nord et sud de Montréal pour les terres agricoles est bien connu. Ce qui l’est moins, c’est l’effort de certaines villes pour réduire l’étalement urbain en zone agricole. Réputée pour ses terres noires propices à la culture maraîchère, la Ville de Saint-Rémi, au sud-ouest de Montréal, a décidé de densifier son territoire pour moins empiéter en zone verte. Selon le Plan métropolitain d’aménagement et de développement du Grand Montréal, la densité résidentielle moyenne était de 48 logements à l’hectare à Montréal par rapport à 10,7 sur la couronne sud et à 12,9 sur la couronne nord, en 2010.

« Nous n’avons jamais perdu de vue que l’agriculture est la base de notre économie et notre fierté, ont souligné à la Terre le maire Michel Lavoie et la directrice générale, Nancy Corriveau. Nous avons donc planifié notre développement de façon à avoir le moins d’impact sur l’agriculture. » L’agriculture, qui occupe 98 % du territoire, est le fait surtout de fermes maraîchères et serricoles, car il reste moins de cinq fermes laitières.

Ce qui n’empêche pas M. Lavoie, qui en est à son quatrième mandat, de se définir comme un « développeur » de cette municipalité située aux confins de la Communauté métropolitaine de Montréal. Il travaille fort pour que Saint-Rémi franchisse le cap des 10 000 habitants avant de quitter ses fonctions. La Ville aurait ainsi doublé sa population en 30 ans. M. Lavoie a signalé que l’autoroute 30 va contribuer à atteindre cet objectif.

Virage

Les résistances au dézonage de la Fédération de l’UPA de Saint-Jean-Valleyfield et de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) ont aidé les élus municipaux à prendre le virage. La CPTAQ avait refusé la demande initiale de dézonage acheminée en 2005 par le conseil municipal antérieur. Le maire Lavoie estime que la Ville a depuis « fait ses devoirs afin de maximiser l’utilisation de l’espace ».

Le secteur agricole comptait pour 10,2 % des 5,6 M$ de revenus de taxation en 2011. Pôle de développement de la MRC Les Jardins de Napierville, Saint-Rémi offre du travail à 75 % de sa population. Trois entreprises ont plus de 200 employés et quelque 500 travailleurs étrangers débarquent dans les fermes maraîchères en saison de production. M. Lavoie se réjouit du fait que l’implantation de dix éoliennes en zone verte n’ait pas suscité de hauts cris. « Ces éoliennes vont rapporter 60 000 $ par an durant 20 ans à la municipalité, de l’argent qui va être réinvesti dans les services à la population. »