Vie rurale 9 septembre 2014

Beaucoup de relève, peu de moyens

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La FRAQ estime que le problème pour l’avenir de l’agriculture n’est pas le manque de relève, mais le manque de moyens pour les futurs agriculteurs.

« Il y a du monde dans les écoles d’agriculture », a précisé Alain Audet, président de la FRAQ à une question du ministre Pierre Corbeil, qui se questionnait sur l’affirmation selon laquelle il ne manque pas de relève.

« Il y a encore des chantiers à mener », a insisté Magali Delomier, directrice générale de la Fédération qui a souligné que le dernier recensement a permis de constater un vieillissement de deux ans de la moyenne d’âge des producteurs québécois. Quatre axes de recommandations ont été présentés aux députés de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).

La FRAQ s’inquiète notamment de l’accès de la relève aux biens de production, surtout dans contexte de compétition pour l’achat de terres avec les producteurs établis, les gentlemen-farmers et même avec les investisseurs du monde financier. Il faut pourtant maintenir une « masse critique » de fermes si on veut maintenir les emplois et un milieu intéressant.

Un autre axe important concerne les cédants, c’est-à-dire ceux qui souhaitent prendre leur retraite et vendre leur ferme. La FRAQ souhaite un « assemblage de mesures fortes » afin de contrer l’« attrait du démantèlement ». On suggère notamment un fonds de retraite propre à l’agriculture et un régime d’épargne transfert sur le modèle du régime épargne-étude. Le montant consenti par le gouvernement dans ce régime serait remboursé si la ferme est finalement démantelée. Des mesures fiscales pour favoriser le transfert sont aussi proposées. « Le régime de retraite m’apparaît très fort », a répondu Mme Delomier, lorsqu’interrogée sur la priorité de l’organisation dans ce type de mesures.

La FRAQ souhaite aussi de plus grands incitatifs pour la formation. On souligne notamment que seulement 11 % de la relève établie a obtenu un DEC en gestion et exploitation des entreprises agricoles (GEEA). La bonification et l’indexation des primes à l’établissement a été cité devant la commission parlementaire comme moyen privilégié. Les montants devraient continuer d’être modulés en fonction du niveau de formation. Une meilleure reconnaissance des acquis est aussi suggérée.

Finalement, afin de mieux développer les organisations agricoles, la Fédération propose d’accompagner adéquatement les projets de relève à chacune des étapes, de financer des services-conseils adaptés et de faire une meilleure promotion de ce qui est déjà offert dans ce domaine. On suggère aussi la mise en place d’un service de remplacement de main d’œuvre afin de faciliter l’accès à des travailleurs qualifiés attribués pour un réseau de fermes. Il s’agit notamment de faciliter la conciliation travail-famille.