Politique 7 novembre 2017

Un solide plan de développement est réclamé

NEW RICHMOND — Lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) tenue le 24 octobre dernier, à New Richmond, Michèle Poirier a été élue présidente de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie-Les Îles.

Aussi, l’organisation a décidé de s’attaquer à la diminution des activités agricoles dans la région en proposant la mise en place d’un plan de développement concret.

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) vient de produire un rapport alarmant sur l’état de l’agriculture et de la foresterie dans l’Est-du-Québec. L’étude révèle que la population de la région est passée de 98 589 habitants en 2001 à moins de 91 000 en 2015. Cela fait en sorte que la masse critique du nombre de fermes et de producteurs pour générer un développement dynamique de l’agriculture en Gaspésie s’est affaiblie, d’après le président sortant de la Fédération, Christian Côté. « Nous sommes à risque parce qu’il faut rétablir cette masse critique pour avoir une économie qui se développe », a-t-il indiqué.

Cette baisse démographique liée aux risques des marchés ainsi qu’aux faibles interventions gouvernementales en matière de soutien à l’agriculture a soumis les producteurs de la péninsule gaspésienne à de fortes pressions, explique l’IREC dans son analyse. Depuis 2002, le déclin du nombre d’exploitations dans la région, estimé à plus de 15 %, s’effectue à un rythme accéléré.

Des solutions

Quelques avenues sont proposées par l’IREC pour redynamiser l’agriculture. Une première solution vise la relance des productions conventionnelles laitières, bovines, céréalières et légumières. Ce sont « des productions qui sont en place, mais qui nécessitent un coup de pouce », a affirmé Christian Côté, qui estime que la région n’a plus besoin de « doses homéopathiques d’investissements, mais plutôt d’un remède de cheval pour relancer nos productions conventionnelles ».

L’IREC propose aussi de créer une équipe d’experts qui accompagnera dans leur développement toutes les entreprises émergentes et innovantes en agriculture. De plus, on estime que la relève doit être soutenue.

Pour réaliser ce plan, d’importantes sommes d’argent seront requises. Christian Côté croit qu’il faudra une « dizaine de millions » et qu’il « ne faut pas avoir peur d’investir ».

Pierre Lemieux, premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), a donné son appui à ce plan. « Ça fait trois ans et plus qu’on demande à Québec de se doter d’une politique agricole ambitieuse. Le gouvernement doit accompagner financièrement le secteur agricole afin qu’il puisse se développer », a-t-il lancé.

 

 

Autres résolutions

La prolongation du plan de financement de l’UPA a été approuvée par la soixantaine de producteurs présents. « Tous les syndicats locaux ont accepté de le prolonger durant deux ans pour faire le point. Une firme a été mandatée afin de consulter les membres pour préciser les besoins et définir les priorités en vue d’un prochain plan de financement », a expliqué Christian Côté. Ainsi, l’assemblée a donné son aval à une hausse des cotisations de 10 $ le 1er janvier 2018 et à une autre de 10 $ le 1er janvier 2019, en plus d’une augmentation des contributions de 3 %.

L’assemblée a aussi demandé que soit documenté l’état de la situation des plantes envahissantes sur le territoire et d’en informer les autorités concernées.

 

Alain Lavoie, collaboration spéciale