Vie rurale 9 septembre 2014

Les fermes familiales perdent du terrain…aussi en France

4297b02038c9438fd90b6d19793893e5

Un cri de ralliement a été lancé par la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FnSafer).

Après la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas, c’est au tour de la France de tirer la sonnette d’alarme pour tenter d’empêcher les investisseurs étrangers de faire main basse sur les meilleures terres agricoles de l’Hexagone.

La Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FnSafer) craint que les exploitations agricoles familiales soient menacées par un phénomène qui dépasse largement les frontières du pays : l’accaparement des terres par des investisseurs étrangers. Une question qui soulève également les passions au Québec, où on s’interroge sur les moyens à prendre pour garder la propriété de nos terres agricoles…

Agriculture de capitaux

Chez nos cousins français, on parle davantage d’une « agriculture de capitaux » qui favorise les investisseurs étrangers au détriment des producteurs locaux. Cela s’accompagne d’une autre tendance : le nombre de fermes est en chute libre depuis dix ans et les exploitations agricoles sont de plus en plus grosses, conséquence de la concentration du marché. Plus de 170 000 fermes ont disparu au cours de la dernière décennie dans une France agricole plutôt chancelante.

Dans son bilan annuel, la Fédération nationale des Safer constate en outre que les jeunes producteurs éprouvent de grandes difficultés à s’installer et à acquérir des terres, en raison de hausses appréciables des prix à l’hectare.

En 2011, la valeur des terres cultivables a augmenté de 11,7 % tandis que le nombre de transactions a bondi de 4,3 %. Les hausses de prix sont plus fortes en périphérie parisienne et vers le pourtour méditerranéen.

Fait à souligner, la forêt est vue comme une valeur refuse dans ce marché trouble, ses prix à l’hectare ayant progressé de 10,8 % à 3 960 euros au cours de la dernière année.

Rappelons que les Safer jouent un rôle de premier plan dans le développement de l’économie agricole. Ces sociétés d’aménagement encouragent les jeunes producteurs à se lancer dans la production agricole sur des terres. Ce modèle pourrait inspirer les principaux défenseurs d’une agriculture québécoise, de propriété québécoise, dans le cadre d’une réflexion initiée par l’Union des producteurs agricoles, qui a commandé un rapport exhaustif sur le sujet auprès de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC).