Actualités 6 novembre 2017

Le processus agronomique derrière le choix de semences

Choisir ou recommander la bonne génétique concernant les hybrides de maïs implique de considérer plusieurs facteurs. Un processus décisionnel agronomique s’impose pour faire le bon choix.

Types de sol

Le type de sol est le point le plus important à considérer, car peu importe la régie, la température ou les années, ce dernier ne changera pas. Un sable va demeurer un sable et il en va de même pour une argile. Cependant, les différentes génétiques vont réagir différemment selon la richesse et les composantes du type de sol, surtout en ce qui concerne le développement du système racinaire. Les racines sont la porte d’entrée pour l’eau et les nutriments. Il importe donc d’utiliser le bon type de système racinaire (fibreux ou pénétrant) dans le bon type de sol pour permettre l’expression du plein potentiel génétique.

La corrélation de la régie

La régie du champ englobe une multitude de points sur lesquels il faut s’interroger pour mener à une bonne recommandation. Ainsi, il faut se demander si le champ est drainé et s’il s’égoutte bien, puisque les hybrides répondent différemment à la teneur en humidité du sol. Le travail de sol adopté est aussi à considérer. Par exemple, un travail de sol conventionnel peut parfois engendrer de la compaction ou créer une semelle de labour dont on doit tenir compte.

Bien que dans le cas du semis direct la structure du sol soit améliorée, l’absence de travail mécanique peut engendrer une présence accrue de maladies ou d’insectes qui résistent à l’hiver et qui sont susceptibles d’infecter les plants et de diminuer le rendement l’année suivante. Le précédent cultural peut lui aussi avoir un impact sur la présence d’inoculum et l’incidence de maladies, surtout s’il s’agit de monoculture de maïs. Certains hybrides, par leur code génétique, démontrent une meilleure santé générale des plants et une plus grande résistance aux maladies, et ils sont donc à privilégier dans ces situations.

Finalement, le rendement varie selon les populations semées et la fertilisation apportée, deux éléments fortement corrélés. Il faut considérer la stratégie de fertilisation envisagée par l’agriculteur, surtout en ce qui concerne l’azote, et la possibilité de faire varier les populations, pour produire une recommandation éclairée. 

Minimiser l’impact climatique

La meilleure façon de gérer les risques climatiques est de varier les maturités pour protéger le rendement moyen. La règle des 20 – 60 – 20 est à préconiser. Selon la zone de maturité, il est recommandé de semer 20 % des superficies de la ferme avec des hybrides d’au moins 100 UTM de moins que la zone, 60 % avec des hybrides de la zone et 20 % avec des hybrides d’au moins 100 UTM de plus que la zone. Ainsi, on diminue une partie du risque climatique de l’équation.

Marie-Andrée Noël, AGR., directrice des ventes à l’Agrocentre St-Pie inc.