Forêts 2 novembre 2017

Les Américains imposent les droits définitifs sur le bois d’œuvre

Mauvaise nouvelle pour les producteurs de bois du Québec : les États-Unis annoncent que, faute d’entente avec le Canada sur le commerce du bois d’œuvre, ils imposeront dorénavant un droit combiné définitif de 20,83 % sur les importations de bois canadien. C’est un peu moins que les droits préliminaires qui étaient de 26,75 %.

Par voie de communiqué, le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a indiqué que l’évaluation « impartiale » des faits avait conclu que les producteurs canadiens vendaient leur bois à un prix de 3,2 % à 8,89 % de moins que sa vraie valeur. Les Américains ont également déterminé que ces derniers recevaient des subventions du Canada sans fondement, selon un taux oscillant entre 3,34 % et 18,19 %.

Ottawa a réagi

Le gouvernement Trudeau a réagi en mentionnant que « la décision du département du Commerce des États-Unis relative aux droits antidumping et compensateurs punitifs contre les producteurs canadiens de bois d’œuvre résineux est injuste, non fondée et profondément préoccupante ».

Le fédéral promet qu’il défendra vigoureusement l’industrie canadienne du bois d’œuvre résineux et évalue les options, « notamment des procédures judiciaires en vertu des règles de l’Accord de libre-échange nord-américain et de l’Organisation mondiale du commerce, et nous allons agir rapidement ».

Impacts directs

Le directeur de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) déplore évidemment cette décision des Américains, arguant que la capacité des scieries québécoises d’offrir un bon prix aux producteurs sera réduite, en raison de cette taxe punitive d’environ 20 %. « Ce sera usine par usine, nuance cependant Marc-André Côté. Mais les prix seront quand même bons, car une grande partie de la taxe sera payée par les consommateurs américains. C’est d’ailleurs toute l’absurdité de cette taxe. »

La Fédération souhaite maintenant qu’Ottawa défende les particularités de la forêt privée dans le cadre des procédures judiciaires qu’elle entamera contre les Américains. « La réalité des propriétaires forestiers québécois est similaire à celle de leurs vis-à-vis américains. Nous revendiquons une exemption pour le bois de la forêt privée, puisque l’imposition de droits compensateurs représente une grande injustice », soutient Berthold Gagné, premier vice-président de la FPFQ.

Mentionnons que les droits imposés par les États-Unis varient pour certaines compagnies. Par exemple, les tarifs de Résolu passent de 17,41 % à 17,9 % et ceux de J.D. Irving de 9,89 % à 9,92 %. West Fraser Timber continue de payer les droits les plus élevés à 23,7 %.