Actualités 2 novembre 2017

« Deux poids, deux mesures pour l’agriculture » – François Bourassa

SHERBROOKE — Les producteurs de l’Estrie en ont assez de payer des amendes « démesurées » pour des infractions à la protection de l’environnement. Ils se sentent pénalisés sans égard à leur contribution importante des dernières années.

À cela s’ajoute un nouveau concept d’espace de liberté pour les cours d’eau qui pourrait leur faire perdre une bande de 15 mètres en bordure des rivières.

« La plus grande frustration des producteurs, c’est le “deux poids, deux mesures” », a expliqué en conférence de presse le président de la Fédération de l’UPA-Estrie, François Bourassa. En marge de la récente AGA de son organisation, celui-ci a mentionné que les producteurs recevaient des amendes salées « aussitôt que la fosse verse la moindre goutte ». En comparaison, a-t-il dit, une ville comme Sherbrooke effectue des centaines de déversements d’eaux usées dans les cours d’eau chaque année.

François Bourassa, réélu par acclamation pour un 5e mandat à la tête de la Fédération de l’UPA-Estrie. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN
François Bourassa, réélu par acclamation pour un 5e mandat à la tête de la Fédération de l’UPA-Estrie. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN

« On ne reconnaît pas tout l’apport des agriculteurs à la protection de l’environnement », a-t-il affirmé, déplorant l’absence de compensations pour leurs efforts. Il a ainsi souligné que les producteurs avaient perdu 20 % de leur superficie en culture ces dernières années.

Les délégués ont adopté quelques résolutions afin d’apporter des modifications au Règlement sur les exploitations agricoles (REA). Ils réclament notamment l’accroissement des superficies en culture et le prolongement de la période d’épandage des engrais de ferme au-delà du 30 septembre.

Espace de liberté

Le nouveau concept d’espace de liberté est actuellement examiné par la MRC de Coaticook. Il s’agit de permettre aux cours d’eau d’évoluer à leur gré plutôt que de tenter de contraindre leurs débordements par des aménagements. Nathalie Gobeil, aménagiste auprès de la Fédération de l’UPA-Estrie, a indiqué que les agriculteurs pourraient y perdre jusqu’à 15 mètres en bandes riveraines.

« Si on vient à appliquer un tel concept, on va trouver des solutions avec les producteurs et s’entendre sur des compensations », a-t-elle déclaré à La Terre. Elle souligne l’excellente collaboration de la MRC de Coaticook lors des négociations avec les agriculteurs pour la gestion des crues. Le concept, en phase de validation quant à son applicabilité, vise la rivière Coaticook ainsi que celles du Nord et de la Mitis dans d’autres régions.

Les producteurs de l’Estrie ont voté une résolution afin de développer une expertise permettant de trouver des solutions « gagnantes ».