Est-ce qu’un déneigeur à rabais peut faire un travail décent? Est-ce que mon chemin sera déneigé après les tempêtes hivernales? Comment est-ce possible de s’assurer de la qualité du service d’un déneigeur? L’UtiliTerre a posé la question à deux experts.

« La meilleure façon de savoir si un déneigeur fait du bon travail est d’aller demander à ses voisins », lance d’emblée André Prévost, fondateur d’Entreneige, un regroupement de plus de 2 000 déneigeurs dans la province. M. Prévost, qui a lancé Entreneige pour faire connaître ses balises et créer des synergies entre les entreprises de déneigement, se sent aujourd’hui désabusé et impuissant. « Il n’y a pas grand-chose à faire, dit-il. Il y a une compétition intense et les entrepreneurs s’entretuent au lieu de collaborer. »

Cette compétition fait en sorte que les prix atteignent parfois des niveaux dérisoires. Mais attention, martèle André Prévost, il existe plusieurs histoires d’horreur. « Certains entrepreneurs empochent l’argent et disparaissent dans la nature, dit-il. D’autres “brûlent” leur tracteur juste avant l’hiver. »

« Il faut payer un prix décent pour avoir un service décent, ajoute ce dernier. C’est comme faire réparer sa voiture par un mécanicien qui demande 10 $ l’heure. Le résultat final risque de ne pas être à la hauteur, car tu en as pour ce que tu payes. »

De plus, il est bon de savoir si le déneigeur qui vous intéresse travaille déjà dans votre secteur. « Si le déneigeur n’a qu’une cour à ouvrir dans un secteur, il est fort probable que le service sera moins bon que dans un secteur achalandé », ajoute M. Prévost.

L’avis de l’entrepreneur

Simon Vincent, propriétaire d’Excavation Simon Vincent, une entreprise qui offre des services de déneigement à Verchères et à Varennes, fait un constat semblable à celui d’André Prévost : les entrepreneurs sont prêts à tout pour réduire les prix. Sur le terrain, il constate que la plupart de ses compétiteurs travaillent au noir et exigent d’être payés en argent pour éviter les taxes.

Attention cependant, puisqu’avec de tels contrats, vous pourriez avoir de la difficulté à obtenir une réparation si un bris survient sur votre propriété. « Assurez-vous que votre entrepreneur en déneigement travaille de manière légale et qu’il a des assurances », mentionne André Prévost.

Un entrepreneur qui demande moins pour ses services aura forcément moins d’argent à investir dans son parc de machinerie, souligne Simon Vincent. « Les clients devraient toujours demander si l’entrepreneur a une machine de rechange au cas où une déneigeuse tomberait en panne, dit-il. C’est souvent cette machine qui fait la différence pendant les grosses tempêtes. » Cette machine supplémentaire entraîne bien sûr des coûts additionnels, mais elle assure que le service sera rendu, peu importe les conditions climatiques et les bris que pourrait subir la machinerie.

Pour répondre aux besoins de ses clients, Simon Vincent utilise ses huit déneigeuses, en plus de huit autres machines louées à des cultivateurs qui les conduisent eux-mêmes. « C’est un peu la clé de mon succès, car c’est difficile de trouver de la main-d’œuvre aussi fiable que des agriculteurs », dit-il en riant. Un autre avantage : les agriculteurs sont capables de réparer eux-mêmes les tracteurs, une qualité recherchée par les entrepreneurs, car les bris ralentissent grandement le service.

Pour déceler les entrepreneurs sérieux, on peut également regarder s’ils ont investi dans des services informatisés. « De plus en plus de déneigeurs utilisent des systèmes de repérage automatisé, explique André Prévost. Ces systèmes envoient une alerte 15 minutes avant le déneigement de la cour pour permettre aux clients de déplacer leur voiture. Ces systèmes coûtent cher, mais ils évitent aux entrepreneurs de passer plusieurs fois. Et comme ça prend de bons investissements pour acheter ce type de système, ça démontre le sérieux de l’entrepreneur. »