Actualités 6 octobre 2017

Bilan et évolution de la fertilisation azotée

Le rendement de plusieurs cultures est intimement lié à la fertilisation azotée dont l’excédent se retrouve dans l’eau. Cela se traduit par une détérioration du milieu aquatique et phréatique en plus d’engendrer des coûts de production supplémentaires.

Plusieurs outils de calcul permettent d’établir les apports azotés de divers intrants que l’on ajustera le plus possible en fonction des besoins estimés de la culture.

Cette première étape est tout à fait comparable à un budget financier. Comme pour une entreprise, les entrées/sorties seront plus ou moins grandes que ce que l’on anticipait initialement, de sorte que le bilan final sera déficitaire ou plus excédentaire que prévu. En ce qui concerne l’azote, on visera un bilan sans déficit, mais également sans grand surplus. De plus, comme pour un exercice financier, la quantité d’azote disponible doit être ajustée de manière à ne pas en manquer au moment des gros prélèvements, mais également à ne pas laisser « dormir » de bonnes quantités d’azote.

La situation est plus complexe avec certaines cultures comme les céréales à paille qui ont tendance à surconsommer de l’azote, ce qui cause une croissance étiolée et les rend susceptibles à la verse. Il est donc important de recourir à plusieurs points de contrôle de la teneur en nitrates. Voici quelques exemples de suivis possibles.

Prairies de graminées : Faire un test de nitrates du sol au printemps et après les coupes lors des périodes de croissance active. Établir le profil résiduel nitrique à l’automne ou au dégel. Ajuster les périodes d’application des engrais pour synchroniser la minéralisation avec le pic de prélèvement et minimiser ce qui est résiduel.

Céréales à paille : Faire un test de sol entre le tallage et l’apparition du premier nœud. Retarder la deuxième application d’azote au besoin si le résultat est élevé. Refaire un test. Ajuster la dose de la deuxième application. Choisir les types d’engrais minéraux pour retarder ou accélérer la disponibilité.

Maïs : Faire un test de sol peu avant l’application de juin pour évaluer l’apport des engrais de ferme qui minéralisent rapidement et le résiduel de démarreur. Faire un test de sol au début juillet pour permettre de déterminer la contribution des engrais à minéralisation lente et le résiduel de démarreur et d’engrais de postlevée. Faire un test de canne à l’apparition du point noir pour évaluer l’accumulation inutilisée dans la plante ainsi que le test de sol à la même période. Ajuster progressivement les apports à la baisse ou à la hausse pour un bilan légèrement excédentaire.

Malgré le fait que les conditions météorologiques aient un impact sur ces mesures, typiquement, 9 saisons sur 10 seront utilisables pour construire l’historique (1 année sur 10 avec pluviométrie excessive).

Consultez le conseiller du club-conseil de votre région pour en connaître davantage sur la fertilisation azotée.

Gérald Villeneuve, agr., AGEO-Club