Actualités 3 octobre 2017

Les agronomes affirment leur indépendance

SHERBROOKE — Les agronomes sont bien déterminés à affirmer leur indépendance professionnelle. Réunis lors de leur 80e congrès annuel les 21 et 22 septembre à Sherbrooke, ils ont notamment marqué leur position quant à l’usage des pesticides.

« Nos membres veulent s’assurer que la rémunération n’aura pas d’influence sur leurs recommandations », explique le président de l’Ordre des agronomes du Québec, Michel Duval. À l’issue du congrès, celui-ci a mentionné que les agronomes revendiquent leur autonomie professionnelle de manière à pouvoir proposer des solutions de remplacement à leurs clients, y compris des produits offerts par la concurrence.

Rappelons que le ministère de l’Environnement a présenté une modification réglementaire quant à l’usage des pesticides. Cette dernière va rendre obligatoire la prescription de pesticides par un agronome.

Résultats de recherche

Le président s’est par ailleurs dit fort satisfait de ce congrès qui a entre autres permis aux experts d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de présenter les résultats de leurs travaux de recherche.

Parmi les conférences, notons celle de Julie Baillargeon, spécialiste de Valacta. Celle-ci a d’ailleurs reçu la Médaille de distinction agronomique remise par l’Ordre, en compagnie de Steeve Adam et de Diane Allard. Le trio a développé une formation pour les producteurs de lait du Québec afin de réduire le nombre de cellules somatiques. Jadis en queue de peloton, les producteurs québécois ont fait un bond spectaculaire et affichent aujourd’hui de meilleurs résultats que leurs confrères de l’Ontario.

En entrevue avec La Terre, Julie Baillargeon mentionne que de petits changements, parfois fort simples, peuvent se traduire par des gains de productivité appréciables. À titre d’exemple, indique-t-elle, le rajustement de la hauteur de la barre horizontale et l’ajout de litière pourront faire une grande différence. « Les agriculteurs, témoigne-t-elle, ont compris l’importance du confort pour leurs vaches. Ce sujet qui était très sensible, tabou presque, est maintenant un must. Il est parfois difficile de mesurer les résultats dans les fermes, mais les changements y sont devenus une pratique courante. »

Selon Julie Baillargeon, chaque étable est différente. Elle recommande donc aux producteurs d’utiliser les médias sociaux et de faire appel à leurs confrères pour solliciter de nouvelles astuces.