Bio 7 octobre 2017

« Les serres, c’est ma vache à lait » 

À Mont-Laurier, Valérie Campeau a lancé sa petite ferme maraîchère biologique il y a cinq ans et n’a pas hésité à réhypothéquer sa maison pour construire deux serres chauffées et installer des tunnels chenilles.

« Les serres, c’est un gros investissement, mais c’est ma vache à lait. Ça m’a permis de me faire connaître dès le départ grâce à mes beaux légumes. Je peux aussi commencer ma production plus tôt et la prolonger plus tard en saison », explique la propriétaire des Jardins Bio du Solstice. Elle ajoute que comme la production des cultures au champ n’est jamais garantie, les serres sont comme une police d’assurance en matière de qualité et de rendement. L’investissement dans les tunnels chenilles s’est également avéré profitable. « J’ai essayé la culture de tomates italiennes en champ et j’ai dû abandonner. Par contre, avec les tunnels chenilles, j’obtiens des fruits de qualité et du rendement », observe-t-elle.

La maraîchère Valérie Campeau a transformé une ancienne porcherie en poulailler. Son entreprise diversifie ainsi ses produits avec la vente d’œufs. Crédit photo : Martin Ménard/TCN
La maraîchère Valérie Campeau a transformé une ancienne porcherie en poulailler. Son entreprise diversifie ainsi ses produits avec la vente d’œufs. Crédit photo : Martin Ménard/TCN

Diversifier l’entreprise

La propriétaire des Jardins Bio du Solstice s’est également lancée dans un tout nouveau projet pour diversifier son offre : la vente d’œufs. C’est une façon pour elle d’augmenter ses revenus et d’obtenir sa propre production de fumier, qui fertilisera gratuitement ses champs. Elle a transformé une ancienne porcherie en un sympathique poulailler, qui comprend une cour extérieure privée fort appréciée par ses quelque 260 pondeuses. De plus, elle nourrit ses protégées à l’aide de feuillage et d’autres restes de récolte, ce qui donne des œufs au jaune plus foncé. « Quand les clients goûtent à mes œufs, ils en redemandent », assure Mme Campeau.

Cette production supplémentaire représente son lot de difficultés. « Ce n’est pas toujours évident de ramasser les œufs pondus hors des nids. L’un des défis consiste à les laver; ça prend du temps. De plus, je dois gérer un petit surplus d’œufs, car la demande est un peu moins élevée que prévu », explique-t-elle.

L’hiver venu, l’agricultrice ne pourra plus miser sur ses 130 paniers bio ni sur le marché public local pour les écouler. « Je vais faire du porte-à-porte, une espèce de tournée où j’effectuerai la livraison directement chez les clients », conclut-elle.