Bio 9 octobre 2017

Ces jeunes qui foncent et qui investissent

MONT-LAURIER — De jeunes agriculteurs se lancent en production biologique avec le désir de réussir et se donnent les moyens de leurs ambitions.

C’est le cas en Estrie de Vincent Marcoux, qui vient tout juste de démarrer une ferme avec son partenaire d’affaires. Leur première décision a été d’investir non pas dans la machinerie, mais dans la construction d’une serre. « Je peux maximiser l’achat d’une serre bien avant celui d’un tracteur. On fait le désherbage manuellement, avec des outils qui ne nous éreintent pas. Et ça fonctionne : notre première année de production s’achève et nous dégageons déjà un bénéfice que nous allons immédiatement réinvestir dans la construction d’une deuxième serre », commente M. Marcoux, copropriétaire du Jardin des Funambules, à Saint-François-Xavier-de-Brompton.

Le jeune producteur se consacre à rentabiliser chaque mètre carré de culture. « Nous voulons produire des légumes que nos clients vont aimer, avec des textures et des couleurs différentes. Des courges qui se vendent à 1 $ la livre, ça ne nous intéresse pas. Nous voulons produire des légumes à valeur ajoutée. Nous visons aussi des variétés cultivées très densément qui sortent rapidement et qui nous permettent d’effectuer deux à trois récoltes par saison, par mètre carré », mentionne M. Marcoux. Ce dernier ne se versera pas de salaire cette année, mais c’est une situation qui ne devrait pas durer très longtemps, selon lui.

Clientèle

La production est une chose; la mise en marché en est une autre. Dès le printemps, les deux entrepreneurs ont visité quelques chefs pour leur faire découvrir leurs premières récoltes. « Nous connaissions déjà quelqu’un dans la restauration. Nous lui avons apporté nos légumes. Il a apprécié et nous a recommandés à d’autres », explique M. Marcoux. Son partenaire Vincent Lafleur mise beaucoup sur le développement des ventes en restaurant, lui qui a étudié à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. La ferme alimente chaque semaine trois restaurants montréalais et compte en approvisionner sept l’an prochain lorsque la deuxième serre sera en exploitation. De plus, l’entreprise a investi dernièrement en relations publiques en acceptant d’être l’un des fournisseurs officiels en légumes de l’Omnivore World Tour. « Cet événement regroupe les chefs émergents. En tant que fournisseurs, nous pouvons aller au 5 à 7 et nous en profiterons pour faire du réseautage. L’an prochain, nous comptons doubler nos ventes en resto », projette M. Marcoux.