Actualités 2 octobre 2017

Vers une source d’énergie plus propre

L’enjeu de l’énergie dans la production en serre fait encore couler beaucoup d’encre. Alors que les petites exploitations tardent à se convertir à une énergie plus propre, les plus grandes, elles, sont déjà montées dans le train en marche.

« En superficie, il ne reste pas énormément d’hectares en production chauffés au mazout », estime le directeur général des Producteurs en serre du Québec, Claude Laniel.

La majorité des entreprises qui cultivent de grands volumes de légumes ou de plantes ornementales sont passées à la biomasse ou à une autre source d’énergie plus verte.

Pourtant, beaucoup de petits agriculteurs utilisent encore l’huile ou le propane parce que l’investissement est trop important pour convertir leur système à une autre source d’énergie.

« Les nouveaux producteurs, qui font souvent des produits bio, vont installer un système au propane ou à l’huile parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’argent, mentionne M. Laniel. Je les comprends, mais c’est un peu contradictoire avec l’idée d’une production biologique. »

Ces systèmes de chauffage, qu’il qualifie de « dépassés », génèrent davantage de gaz à effet de serre et ont généralement un taux d’efficacité énergétique de moins de 80 %.

Du soutien pour se convertir

Hydro-Québec a annoncé dernièrement sa priorité pour la prochaine année : aider à convertir les systèmes au mazout à l’électricité. La société d’État a d’ailleurs mis en place une aide financière qui peut couvrir jusqu’à 75 % des dépenses admissibles pour la conversion, si le programme est approuvé par la Régie de l’énergie.

Québec devrait également annoncer un programme pour faciliter la conversion, comportant des mesures spécifiques pour les producteurs en serre, souligne Claude Laniel. « Ce qui va être un frein pour certains agriculteurs, toutefois, c’est l’accès à une ligne électrique de capacité suffisante », prévient-il.

Même principe avec le gaz naturel. « Les gens veulent utiliser le gaz naturel, mais le réseau est assez limité en milieu rural », ajoute le directeur général.

Selon lui, les systèmes à la biomasse peuvent quant à eux s’avérer une solution à privilégier. La Coop fédérée a même commercialisé des systèmes aux granules destinés aux plus petits producteurs.

« J’ai l’impression qu’en milieu rural, les systèmes aux granules seront une option intéressante, parce qu’on a souvent accès à des matériaux pas chers pour la biomasse », croit M. Laniel.

Le mieux, dit-il, c’est de choisir un système à deux sources d’énergie. Par exemple, un agriculteur pourrait utiliser l’électricité comme source principale d’énergie et une autre source pour les jours de grands froids.

Cette option nécessite cependant une bonne connaissance de la grille tarifaire d’Hydro-Québec, ce qui peut s’avérer un véritable casse-tête. C’est entre autres la raison pour laquelle le directeur général estime qu’il faudrait mieux soutenir les producteurs dans la conversion vers une énergie plus propre.