Vie rurale 8 septembre 2014

Trois nouvelles recrues au Temple de la renommée

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Les trois personnalités qui ont été admises au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec cette année ont plusieurs points en commun.

Ce sont toutes des producteurs laitiers qui ont réussi dans la reproduction et l’exploitation de la race Holstein. Toutes trois ont cultivé l’esprit de famille et assuré la relève. Et toutes trois ont milité, entre autres, dans le syndicalisme agricole.

C’est au cours d’un banquet au Château Frontenac, le 21 octobre, que Denis Vallée, de Nicolet, Bertrand Boutin, de Saint-Georges, et Yvon St-Pierre, de Rimouski, ont reçu les honneurs du Temple. Plus de 400 invités assistaient à la cérémonie.

Denis Vallée

Habile organisateur, Denis Vallée fondait en 1973 le Cercle des jeunes ruraux de Saint-Grégoire-de-Nicolet. Trois ans plus tard, il devenait président de l’Association des jeunes ruraux de sa région. Par la suite, il a joué un rôle de premier plan au sein de grandes entreprises (Agropur et Natrel) et de plusieurs organismes agricoles.
En 1988, Denis Vallée a relancé l’exposition régionale de Trois-Rivières, abandonnée à son sort par la Ville.

Passionné d’élevage chevalin autant que d’élevage bovin, Denis Vallée préside, depuis 1990, l’Association des chevaux Clydesdale du Québec. Il est de plus vice-président du Comité conjoint des races chevalines du Québec. Il s’est aussi engagé dans le développement international de l’agriculture, notamment en tissant des liens de coopération avec le Paraguay.

L’entreprise laitière et chevaline que Denis Vallée a créée et qu’il exploite depuis 1972 compte aujourd’hui 150 bovins Holstein et 30 chevaux Clydesdale. Six cents acres en culture alimentent ces troupeaux.

Âgé de 63 ans, le lauréat dirige toujours son entreprise avec le concours de ses filles Andrée-Anne et Mélanie.

Bertrand Boutin

Pénétré du dynamisme beauceron, Bertrand Boutin a acheté en 1963 la terre que son père, Louis, avait défrichée à Saint-Jean-de-la-Lande, près de Saint-Georges. « Dans mon étable, dit-il, je n’avais alors qu’un cheval, trois vaches et deux truies. »

Aujourd’hui, M. Boutin exploite un troupeau bovin de 150 têtes. Ses cultures couvrent 220 acres. Ses forêts en comptent 150. Il peut entailler 2800 érables.
Il est de plus actionnaire et administrateur de la fromagerie La Pépite d’Or, de Saint-Georges.

Malgré ses 70 ans, ce passionné d’agriculture et d’élevage consacre 60 heures par semaine au soin de ses terres et de ses vaches, tout en siégeant à divers conseils d’administration. Son fils Bernard travaille avec lui à titre d’associé et son petit-fils Antony viendra les retrouver dès qu’il aura terminé ses études à l’ITA de La Pocatière.

Promoteur de la relève, M. Boutin a hébergé et initié à l’agriculture environ 130 jeunes stagiaires jusqu’ici.

Yvon St-Pierre

Afin de posséder sa part de la ferme familiale, Yvon St-Pierre s’associait, en 1968, avec son père, Lucien. Une formule innovatrice à l’époque. Par la suite, il s’est associé successivement avec son frère Marius et sa femme, Rachel Huard.

Ces divers partenariats fondés sur l’esprit de famille ont porté leurs fruits, car la ferme des St-Pierre n’a pas cessé de progresser et a même remporté une médaille d’or du Mérite agricole en 1974. Cette ferme comprend aujourd’hui 800 acres en culture et un troupeau Holstein de 275 têtes. L’entreprise garde 125 vaches en lactation et consacre le reste du troupeau à la reproduction. Au moins le cinquième de ses revenus provient de la vente de sujets d’élevage.

Au cours des ans, Yvon St-Pierre a acquis une solide connaissance des races bovines, et particulièrement de la Holstein. Aussi a-t-on souvent eu recours à ses services de juge dans les expositions agricoles, même les plus prestigieuses.

Pourtant âgé de 69 ans, M. St-Pierre a encore des journées de travail bien remplies. Il partage maintenant la propriété et la gestion de la ferme avec sa fille, Julie, et son gendre, Jean-Marc Bourdeau, tous deux agronomes. Son fils Simon, professeur de génie rural au cégep de Matane, consacre aussi à l’entreprise une partie de son temps.