Vie rurale 20 septembre 2017

Le Triangle des Bermudes… du Web

Les opérations courantes des entreprises agricoles dont l’accès à Internet est déficient s’en trouvent souvent affectées. Le producteur laitier Peter Boersen, qui vit dans un véritable Triangle des Bermudes du Web, témoigne.

Le chemin Burrill, premier rang à l’ouest de l’autoroute 55, entre Drummondville et Sherbrooke, constitue un désert du cyberespace. « J’ai tout essayé : Xplornet, Rogers, Bell, une soucoupe à 1 000 $… J’ai essayé les boosters [suramplificateurs], les hubs [concentrateurs]. Il n’y a rien qui fonctionne », affirme Peter Boersen, copropriétaire de la Ferme Glynthstages. À haute vitesse, son réseau tourne d’un à deux mégabits/seconde (Mb/s)! « Il y a des journées où ça ne rentre absolument pas. C’est vraiment décourageant. »

Même le réseau cellulaire s’avère vacillant dans ce secteur de la municipalité du Canton de Melbourne, dans le Val-Saint-François. « Pourtant, on ne demeure pas loin des grands centres. On est sur le bord de l’autoroute 55, entre Drummondville et Sherbrooke. De chez nous, on voit presque le McDo, où il y a la haute vitesse », constate M. Boersen. Ce dernier habite à environ 500 mètres à vol d’oiseau des tours de télécommunication et de la fin de la ligne haute vitesse. Ses voisins du chemin Churchill, où l’on compte sept maisons sur un kilomètre, vivent la même chose. « Dans le rang, c’est le dial-up », déplore-t-il. M. Boersen est également directeur des services techniques, Centre-du-Québec – Estrie pour Valacta. Dans son travail, il constate que « des producteurs n’ont pas d’accès à Internet à la ferme parce que ça coupe et que ça ne vaut pas la peine ».

Patience

Cet accès erratique pose problème dans le quotidien du producteur de lait. « Les enregistrements en ligne chez Holstein Canada, c’est lent. Chez Agri-Traçabilité Québec, on appelle parce que ça va plus vite », illustre M. Boersen. Même consulter les prévisions météo demande une bonne dose de patience! L’éleveur hésite aussi à faire des transactions bancaires en ligne pour des questions de protection de ses renseignements personnels. « Quand tu perds le réseau, tu ne fermes pas la page de façon sécuritaire », note-t-il.

M. Boersen pourrait régler son problème pour la modique somme de… 6 600 $. La solution proposée prévoit l’installation de plusieurs antennes sur le silo de la ferme, le garage et la maison pour obtenir la haute vitesse à 80 Mb/s. « Je suis assez écœuré que des fois, j’ai envie de payer », conclut-il.

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