Vie rurale 8 septembre 2014

La Coop fédérée s’accapare le dossier des terres…

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La Coop fédérée conclut, dans une étude qui risque de faire grand bruit, que le dossier de l’accaparement des terres ne serait pas un « enjeu » au Québec.

L’étude commandée au Groupe AGÉCO renferme, selon ses auteurs, des « résultats intéressants » qui pourraient contribuer à apporter un nouvel éclairage « sur un débat émotif », annonce le directeur des affaires agricoles à La Coop fédérée, Vincent Cloutier.

« Contrairement à d’autres endroits dans le monde, les fonds institutionnels ou autres intérêts d’affaires étrangers ont pour l’instant un impact négligeable sur le marché québécois », résume l’agronome, dans un communiqué émis mardi.

Le document d’une centaine de pages intitulé « Valeur et propriété des terres agricoles : enjeux et perspectives », a la prétention de vouloir « remettre en perspective » le débat sur la financiarisation des terres cultivables.

Et ses auteurs tirent une conclusion « claire » parmi d’autres : les agriculteurs seraient toujours les meneurs du marché des terres agricoles.

Il y est également question de l’impact de la hausse de la valeur des terres agricoles qui soulève des enjeux importants pour la relève en agriculture, et de la mise en mise en place d’un registre centralisé et consolidé d’enregistrement des transactions.

Réactions de l’UPA

De son côté, l’économiste en chef de l’UPA, Charles-Félix Ross, a réagi en ces termes : « Le constat sur l’accaparement des terres est un constat qui est tourné vers le passé. On n’est pas à l’abri d’une main mise de groupes financiers. Dans l’avenir, cette problématique pourrait vraiment affecter le modèle agricole québécois et prendre de l’ampleur.

Il fait référence à l’incursion de la Banque Nationale qui a acheté 18 000 acres de terres au Lac-Saint-Jean. Ces acquisitions-là ont fait grimper de 35 % le prix des terres en un an dans cette région.

Il est toutefois en accord avec certaines des conclusions de l’étude, notamment sur la création d’un registre centralisé d’enregistrement.

Rappelons que l’UPA dévoilera à la fin de novembre la phase 2 de son étude sur l’accaparement des terres, commandée à l’IRÉC. Il sera question du rôle d’une SAFER québécoise, un modèle inspiré des sociétés d’aménagement en France.