Actualités 18 septembre 2017

Une récolte de foin ordinaire partout au Québec

À la veille des dernières fauches, l’heure est au bilan. L’expert en plantes fourragères de Synagri, Christian Duchesneau, résume l’année 2017 ainsi : « Ç’a été une saison assez moyenne pour l’ensemble du Québec. L’Est va manquer de foin et à l’Ouest, les régions qui ont eu beaucoup d’eau affichent une qualité moindre, surtout dans le foin sec. »

Lac-Saint-Jean

« Les rendements sont très bons, mais la qualité est ordinaire. On a fini la récolte le 13 septembre, soit 12 jours plus tard qu’à la date habituelle. Ça n’a pas été facile cette année : la température a retardé les travaux durant tout l’été. En raison des changements climatiques, cette réalité est peut-être là pour de bon, ce qui nous laisse croire qu’il faudra accroître la capacité de notre équipement et des machines en usine afin de profiter plus efficacement des courtes fenêtres de récolte. » – Denis Riverin, directeur général d’Éco-Luzerne

Montérégie

« Nous avons de meilleurs volumes de foin que l’an dernier. Mais à cause de toute cette pluie au printemps, nous avons fait la première coupe tellement tard que la quatrième sera également retardée. De plus, nous n’avons pas pu procéder à la récolte dans la période optimale, alors le taux de protéines en souffre. » – Erick Gasser, Pike River

Jean-Yves Lacoste et son frère terminent leur quatrième coupe à l’aide de cette toute nouvelle acquisition : l’une des plus grosses presses à balles rondes offertes sur le marché. Chaque balle mesure 6 pieds de diamètre par 5 pieds de large et pèse 1900 livres. Crédit photo : Ferme Yves Lacoste & Fils
Jean-Yves Lacoste et son frère terminent leur quatrième coupe à l’aide de cette toute nouvelle acquisition : l’une des plus grosses presses à balles rondes offertes sur le marché. Chaque balle mesure 6 pieds de diamètre par 5 pieds de large et pèse 1900 livres. Crédit photo : Ferme Yves Lacoste & Fils

 

« En début de saison, la luzerne était jaune et je commençais à stresser. Mais en fin de compte, c’est une bonne année de foin. Les volumes sont dans la moyenne et côté qualité, nous avons obtenu 23 % de protéines dans la luzerne, soit sensiblement le même taux que l’an passé. Dans le foin sec, par contre, on a réussi à avoir 15 % de protéines, comparativement à 17 % l’an dernier. » – Jean-Yves Lacoste, Upton

 

Témiscamingue

« En ce qui concerne l’ensilage, les rendements et la qualité sont là. Pour le foin sec, par contre, c’est une autre histoire. Lors de la première coupe, il pleuvait tellement souvent que nous n’avons réussi à produire aucune balle. À la deuxième coupe, le scénario a été semblable : on a réussi à faire quelques balles de foin sec de peine et de misère. Et là, les plantes sont trop jeunes pour qu’on puisse commencer la troisième coupe. Ça ira dans deux semaines quand la luzerne va geler. Il y a un risque qu’on manque de foin sec. Si c’est le cas, on devra en acheter, ou on mettra de la paille dans la ration totale mélangée. » – Patrick Lafond, Saint-Bruno-de-Guigues.

N’oubliez pas la règle du « 500 »

« Je visite différentes régions et, visiblement, c’est une année assez moyenne dans les fourrages. Pour se rattraper, plusieurs agriculteurs songent à effectuer une coupe supplémentaire, mais je leur conseille de vraiment s’assurer d’avoir accumulé 500 degrés-jours depuis la dernière coupe. Autrement, il vaut mieux ne pas le faire et acheter plutôt du foin. Pour ceux qui sont en mesure de faire la fauche, il importe de laisser une hauteur d’au moins 4 po, idéalement 6, pour maximiser le couvert de neige. Une fertilisation suffisante en potasse est également de mise pour optimiser les volumes de la première coupe de 2018, qui rappelons-le, fournira 40 % de la récolte annuelle. » – Christian Duchesneau, expert en plantes fourragères de Synagri.