Bio 16 septembre 2017

Réhabiliter les variétés ancestrales

En pleine métropole montréalaise, plus spécifiquement sur L’Île-Bizard, se cache l’organisme Terre Promise, spécialisé dans la production de semences de variétés anciennes ou rares.

« Nous développons d’anciennes variétés de légumes, mais nous avons aussi quatre parcelles d’essai destinées au blé et au petit épeautre. Ça fait partie de notre mission de réhabiliter des variétés ancestrales québécoises », explique Lyne Bellemare, fondatrice de l’entreprise.

L’agricultrice trouve particulièrement stimulante l’idée de travailler de concert avec le boulanger Daniel Desrosiers afin de l’aider à développer des grains rares qui connaîtront du succès autant en boulangerie qu’au champ. Le banc d’essai s’élargira cet automne avec la mise en terre de neuf variétés de blé ancien et de petit épeautre. « Je veux effectuer de plus amples recherches pour trouver d’autres variétés de grains anciens. Mais ce n’est pas évident. En un siècle on a perdu 75 % des variétés ancestrales. Celles qui restent sont souvent mal répertoriées et mal conservées. C’est beaucoup de travail pour en trouver », dit Mme Bellemare.

Des semences gratuites

Les variétés vendues par Mme Bellemare sont à pollinisation ouverte, c’est-à-dire que l’acheteur peut utiliser une partie de sa récolte comme semences l’année suivante, sans payer de redevances à quiconque. L’agricultrice veut rendre populaires les anciennes variétés de céréales pour la culture en champ, mais aussi pour la culture en jardin. « Il y a une mouvance pour le jardinage d’autosuffisance, précise-t-elle. Des particuliers veulent semer une section de blé dans leur jardin pour créer leur propre farine et leur propre pain. »

Des fermes créées « in vitro »

Fait intéressant, le lopin de terre qu’utilise Lyne Bellemare à Montréal fait partie d’un incubateur d’entreprises agricoles nommé Ferme Bord-du-Lac. Cet organisme à but non lucratif permet de concevoir des fermes « in vitro » où de nouveaux agriculteurs viennent prendre de l’expérience en démarrant un petit projet. Une dizaine d’agriculteurs louent, comme Mme Bellemare, une parcelle d’un hectare. La propriété totalisant 13 hectares produit présentement des semences, des légumes, des fruits, du miel, des arbres fruitiers et autres.