Chronique CQPF 6 septembre 2017

Gestion des stocks de fourrages

La gestion des stocks de fourrages est un exercice des plus importants qui est parfois ignoré des producteurs. Il est vrai que ce n’est pas facile de déterminer les quantités dont on dispose quand on ne connaît ni le poids ni l’humidité des fourrages récoltés.

Pour ajouter à la difficulté, il faut comprendre que le suivi des réserves de fourrages est un processus dynamique qui est largement influencé par les conditions climatiques et les pertes de toutes sortes au champ, au silo, à la reprise et à la mangeoire. Il faut donc penser à effectuer un suivi de nos stocks à trois grandes étapes, soit avant les semis du printemps, après la première coupe et à la suite des récoltes d’automne.

Plusieurs se diront que c’est trop de travail et qu’ils ne sont pas équipés pour peser les fourrages récoltés et alimentés. Ils ne savent pas non plus comment en déterminer le niveau d’humidité. C’est vrai que l’immense majorité des producteurs ne possèdent pas d’instruments destinés à remplir ces fonctions. Cependant, la plupart des agriculteurs ont accès aux conseils d’experts qui peuvent les aider à estimer adéquatement les quantités en réserve.

Comme dit l’adage, il vaut mieux être approximativement sur la cible que très précisément à côté. En outre, la technologie évolue très rapidement et permet de plus en plus d’obtenir des renseignements sur le poids, l’humidité et la composition chimique des fourrages récoltés en direct. Toutefois, ces informations ne seront utiles que si elles servent à faciliter la prise de décision et à améliorer la rentabilité des entreprises.

Le tableau suivant illustre bien l’utilité de connaître les quantités en réserve :

Réserves

Informations recueillies

Décisions

Avant les semis du printemps

– Ce qui reste en réserve

– Projection de récoltes

– Qu’est-ce qu’on sème?

– Sur quelle superficie?

– Avec ou sans plantes de couverture?

Après la première coupe

– Quantité et qualité des fourrages récoltés

 

– Fait-on un semis tardif d’une plante annuelle?

-Va-t-on semer une céréale d’automne?

– Va-t-on réaliser une coupe à l’automne?

-Achète-t-on ou vend-on du foin?

-Se procure-t-on des suppléments en conséquence?

Après les récoltes d’automne

– Quantité et qualité des fourrages et des grains récoltés

 

– Planification des transitions entre les coupes

– Programme alimentaire : le bon fourrage pour le bon groupe d’animaux

– Planification du plan de culture pour l’année suivante

En se basant sur ces informations, les agriculteurs pourront être proactifs plutôt que réactifs relativement aux aléas associés à la production et à la complémentation des fourrages.

Ce sujet sera abordé lors de la Journée à foin du Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), le 13 septembre prochain, aux fermes Jeandon inc. et Pellerat inc., sur la route de la Seigneurie, à Saint-Roch-des-Aulnaies.

Vous pouvez consulter le programme de la journée, vous inscrire et payer en ligne tout en profitant du rabais de prépaiement sur le site du CQPF à l’adresse suivante : http://bit.ly/JourneeFoin.

Robert Berthiaume, Ph. D, agr.