Insolite 8 septembre 2017

Un camp de jour à la ferme

NOTRE-DAME-DE-L’ÎLE-PERROT — Une cinquantaine d’enfants sont retournés en classe avec de nouvelles connaissances apprises cet été au contact des animaux et des plantes. Le tout grâce à un camp de jour qui s’est installé dans une ferme de la grande région de Montréal.

Le 25 août marquait la fin du troisième camp bilingue d’École-O-Champ à la Ferme Quinn, de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot. Pour souligner l’occasion, les jeunes de 6 à 13 ans ont organisé un petit marché où ils ont vendu des légumes de la ferme. Ils ont aussi affronté leurs parents lors d’un jeu-questionnaire où ils se sont très bien illustrés. 

« Le camp de jour leur a permis de comprendre les sciences qui entourent l’agriculture. C’est un besoin, car les parents nous disent que leurs enfants reviennent avec de l’information qu’on ne retrouve pas ailleurs », avance Valérie Toupin-Dubé, présidente du programme École-O-Champ.

L’agronome a entrepris en 2013 de développer des modules éducatifs avec d’autres étudiants en diététique, en environnement et en sécurité alimentaire au campus Macdonald de l’Université McGill. En 2015, elle a reçu la bourse Laure Waridel remise par Équiterre, qui lui a permis de diffuser le fruit de son travail sur le Web et d’en faire bénéficier les écoles.

Faire découvrir le parcours des aliments de la terre à l’assiette n’est pas une mince affaire, mais les enfants ont une curiosité à toute épreuve. « En leur présentant des sujets compliqués avec des exemples à la ferme, comme la génétique, ça leur ouvre tout un nouveau monde dont ils n’ont jamais entendu parler », se réjouit Ociane Canadas, coordonnatrice du camp et étudiante en biologie générale.

« Mes enfants ont pu me dire que le petit d’une vache, c’est un veau! Ils m’ont même corrigé sur certaines choses », raconte avec le sourire Brian Gagnon, père d’Evan et Abbie, qui ont fréquenté le camp cet été. Grâce à leurs nouveaux acquis, des enfants ont initié leur famille au compost à la maison. Certains ont même réussi à convaincre leurs parents d’avoir un poulailler. Pour d’autres, cette expérience a permis d’ouvrir une porte sur des choix de carrière insoupçonnés. 

Ociane Canadas, coordonnatrice du camp, Valérie Toupin-Dubé, présidente du programme École-O-Champ, et Caroline Begg, cofondatrice du camp. Crédit photo : Josianne Desjardins
Ociane Canadas, coordonnatrice du camp, Valérie Toupin-Dubé, présidente du programme École-O-Champ, et Caroline Begg, cofondatrice du camp. Crédit photo : Josianne Desjardins

Une initiative appelée à faire des petits

Devenue un organisme à but non lucratif l’an dernier, École-O-Champ a réussi à faire ses preuves, car le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a accepté de financer l’initiative cette année. Jacques Beaupré, directeur régional de Montréal-Laval-Lanaudière, souligne que ce projet remplit la mission d’éducation et de sensibilisation de son ministère.

Le coup de pouce du programme Proximité permettra aussi à École-O-Champ de fournir une trousse pédagogique et de l’accompagnement à d’autres fermes qui souhaiteraient organiser un camp de jour. Déjà, des entreprises agricoles du Centre-du-Québec, de Lanaudière et de Montréal se sont montrées intéressées.

Notions apprises à École-O-Champ

– Confection de son propre beurre : on a besoin de 10,2 L de lait de vache pour produire une livre de beurre;

– Les parties comestibles de la plante : les graines, comme le carvi et le soya; les tiges, telles que rhubarbe et fenouil; les racines, comme le radis daïkon et le céleri-rave.

Josianne Desjardins, collaboration spéciale