Vie rurale 8 septembre 2014

L’envers des nouvelles technologies

c32044d4270d9f0ba7241351a66bc363

Tel que publié dans La Terre de chez nous

Pierrette Desrosiers a tenu à réagir au dossier qui a paru récemment dans L’UtiliTerre et qui portait sur les applications agricoles du téléphone intelligent.

« Le développement des technologies a toujours eu un effet pervers, tranche la psychologue du travail et coach en milieu agricole, mais avec l’avènement d’Internet, la croissance de la menace est exponentielle. »

Le dossier « Le téléphone intelligent : l’allié des producteurs » traçait le portrait de producteurs agricoles ayant intégré cet outil dans la gestion de leurs opérations. Selon la psychologue bien connue dans le domaine agricole, depuis quelque temps, des producteurs viennent la consulter pour des problèmes de cyberdépendance. Un phénomène qui n’est pas assez connu, déplore Mme Desrosiers.

« Le problème avec les technologies liées à Internet, c’est qu’il y a un volet interactif très accrocheur, souligne-t-elle. C’est un outil de communication d’une grande efficacité, dont personnellement je ne pourrais me passer mais qui peut facilement devenir envahissant. »

Les témoignages recueillis par la psychologue viennent appuyer le fait que ces nouvelles technologies ont un côté sombre lorsqu’elles viennent empiéter sur les activités normales. « Avec un téléphone intelligent et les diverses applications offertes, le producteur agricole est bombardé d’information. Il ne peut plus s’en passer. Et la recherche d’information devient alors obsessionnelle. Ce qu’il faut évaluer alors, c’est le nombre d’heures que l’on consacre à ces tâches et ce que l’on sacrifie en échange », explique Mme Desrosiers.

Selon elle, non seulement ce comportement influe-t-il sur l’humeur, mais encore il affecte la productivité des individus. À une époque où tout le monde semble se plaindre d’un manque de temps, elle déplore que certains de ses clients consacrent au-delà de 35 heures par semaine à leurs cyberactivités.

Ainsi, la fréquentation de sites de rencontre ou de pornographie, la consultation et la mise à jour des pages Facebook ou encore les jeux en ligne sont autant d’activités facilement addictives, souligne la psychologue. Le pire, toujours selon elle, c’est que les gens qui souffrent de dépendance ne s’en rendent souvent pas compte eux-mêmes. Ce sont leurs proches qui peuvent voir une modification de leur comportement ou qui déplorent leur inaccessibilité.

Un questionnaire pour déceler la cyberdépendance

Pierrette Desrosiers offre l’accès, sur son site Web qui porte son nom, à un questionnaire qui permet de déterminer la place que prennent les activités liées à Internet dans notre quotidien.

C’est un outil intéressant pour déterminer s’il y a un comportement problématique à corriger.

Une autre approche préconisée par Mme Desrosiers est de se donner ce qu’elle appelle des règles du jeu pour mieux gérer le temps consacré au téléphone intelligent ou à Internet. « On peut se mettre des alarmes pour limiter le temps d’utilisation, le nombre de sites visités ou encore d’applications sur le téléphone. Il est aussi possible de s’entendre sur des périodes réservées à la famille, lors des soupers par exemple.

« Avec les téléphones intelligents, nous sommes face à une technologie qui nous suit partout où nous allons. C’est évidemment un bel outil pour réduire l’isolement que l’on peut ressentir parfois dans le monde agricole. Cela étant dit, il faut se méfier pour que ces technologies ne nous coupent pas du monde », résume-t-elle.

 

 download (2) Visitez le site Web de L’UtiliTerre pour consulter le dossier « Le téléphone intelligent : l’allié des producteurs ».